L’obésité et la santé mentale sont deux troubles souvent liés l’un avec l’autre.
Ces deux maladies peuvent provoquer une grande détresse chez le patient et sa famille. Ce sont aussi deux problématiques de santé publique, de plus en plus pris en compte par les autorités.
En effet, une étude publiée dans la revue European Neuropsychopharmacology en 2013 comptabilisait à 12 millions le nombre de français souffrant d’une maladie mentale, soit 18% de la population. Concernant l’obésité, 15% de la population adulte française est obèse.
Les facteurs contribuant à l’obésité et aux maladies mentales
Il existe de multiples facteurs qui potentiellement peuvent affecter l’obésité ou les maladies mentales. Parmis ces facteurs, on peut citer:
- Genre. Les femmes ont un risque plus important de développer une dépression suite à des problèmes d’obésité et d’être mentalement affectées par leur prise de poids.
- Statut socio-économiqueLes personnes ayant des revenus bas et provenant de milieux défavorisés ont un risque plus élevé de développer des troubles mentaux et de souffrir d’obésité
- Education. Selon certaines études, plus le niveau de diplômes est élevé, moins le taux d’obésité est important
- Âge.Les niveaux d’obésité tendent à augmenter avec l’âge, tout comme les problèmes de santé mentale. Ce constat touche notamment les personnes âgées entre 55 et 65 ans
Le bien être mental d’une personne peut avoir un impact direct sur son poids. Et la manière dont nous percevons notre corps peut aussi générer des troubles de santé mentale. Cependant, le lien entre ces deux constats n’a pas été établi.
Une étude montre que le risque de développer une dépression est trois à quatre fois plus important chez les personnes souffrant d’une obésité grave.
Les résultats d’une recherche réalisée par l’Observatoire National de l’Obésité britannique déclare que les personnes obèses ont un risque 55% plus élevé de souffrir d’une dépression à un moment de leur vie. Les personnes diagnostiquées comme dépressive ont 58% plus de chances d’être obèses.
Les fringales émotionnelles
La nourriture n’a pas qu’une fonction nutritive. Et pour certaines personnes, il est plus tentant de manger selon les émotions ressenties plutôt que d’après une conception rationnelle de faim. On parle alors de fringales émotionnelles.
Les déclencheurs émotionnels favorisant des habitudes de fringales sont les suivantes:
- Humeur maussade
- Anxiété
- Frustration
- Solitude
- Stress
- Colère
La nourriture peut être utilisée à titre de consolation, pour satisfaire des problèmes émotionnels non résolus. Ce comportement peut conduire à une dépendance à la nourriture comme support émotionnel et au final, favoriser une prise de poids importante.
Que se cache t-il derrière la frénésie alimentaire ?
La frénésie alimentaire est un type de désordre alimentaire qui correspond à une envie insurmontable de manger en quantité excessive, sur une période de temps courte, et sans que l’on ait réellement faim.
Les personnes concernées par ce trouble peuvent ressentir une perte de contrôle et des envies de purge, où elles seront dégoutées de la nourriture. Ces deux sensations contradictoires peuvent conduire à des pics et chutes dramatiques de taux de sucres dans le sang, troubler le cerveau et se traduire par de la boulimie.
Les épisodes de frénésie alimentaire sont particulièrement déplaisants à vivre pour la personne concernée et se produisent souvent en secret. Ils provoqueront généralement une sensation de honte et de déception, favorisant l’apparition d’épisodes dépressifs.
Construire une relation avec la nourriture
Lorsqu’on est adulte, notre relation avec la nourriture trouve généralement ses fondements dans notre enfance. En effet, nos premières années sont décisives pour apprendre à gérer la sensation de faim, quand et combien de fois par jours nous devons manger.
Pour de nombreuses personnes, les fondations posées pendant l’enfance génère un rapport positif et équilibré à la nourriture. Cependant, les adultes obèses peuvent avoir eu pendant leur enfance un rapport déséquilibré à la nourriture.
En outre, des traumatismes liées à l’enfance peuvent influencer le bien-être à l’âge adulte. Les abus, les négligences ou certains traumatismes, auront probablement pour conséquence de générer des habitudes alimentaires non saines et provoquer un rapport déséquilibrés à la nourriture.
Une faible estime de soi résultant d’un abus pendant l’enfance peut avoir pour conséquence d’utiliser les aliments pour créer une barrière physique. Manger inconsciemment ou consciemment peut être une tentative d’être moins visible auprès des autres.
Les stigmates de problèmes de poids pendant l’enfance peuvent augmenter le risque de dépression, d’une faible estime de soi, d’une mauvaise image de son corps, de mauvaises habitudes alimentaires et d’une diminution de l’activité physique.
Est-ce que certains aliments sont addictifs ?
Nous mangeons certains aliments dans le but de donner l’énergie nécessaire à notre corps et de lui apporter les nutriments indispensables à notre santé.
Il existe certains types d’aliments ou de boissons qui peuvent être consommés sur une base régulière, sans qu’ils apportent les valeurs nutritionnelles conseillées.
Les produits alimentaires agréables en bouche ont souvent un taux élevé de sucre, de sel et de graisses qui génèrent des réactions chimiques dans le cerveau propres à la sensation de plaisir.
Il est possible de devenir accro à la sensation ressentie lorsque de la dopamine est libérée par le système nerveux central.
Les signaux positifs expérimentés lorsqu’on mange ce type d’aliments peuvent être suffisamment intenses pour outrepasser la sentiment de satiété. Cela peut entraîner une consommation excessive de nourriture et par conséquent une prise de poids importante.
Est-ce que notre société favorise l’obésité ?
Plusieurs recherches ont démontré que nos rapports à la nourriture ont évolué avec le temps. Le grignotage sans avoir réellement faim, dîner tard, boire des boissons hautement caloriques sont devenus la norme.
Naturellement, nous souhaitons que nos plats soient goûteux et qu’ils constituent un moment de plaisir, à profiter en famille ou entre amis. Manger dans un restaurant ou commander un plat à emporter peut être problématique lorsqu’on souhaite faire des choix alimentaires équilibrés.
La nourriture est parfois utilisées pour combattre une sensation d’ennui causé et résultant d’une surcharge cognitive. Utiliser la nourriture pour combattre l’ennui peut conduire à de mauvaises habitudes alimentaires pour la santé et être difficiles à résoudre.
Cela peut être combattu en multipliant des activités. Cette bonne habitude à prendre permettra à votre corps et à votre esprit de se concentrer sur autre chose que des envies pressante de manger.
Arrêter la prise de poids en travaillant sur votre esprit
Les personnes souffrants de problèmes de santé d’ordre mentaux et ayant pris du poids en excès, devraient solliciter l’aide d’un médecin. Une prise en charge dès les premiers symptômes est déterminante.
On peut en effet considérer que plus les épisodes de problèmes mentaux sont fréquents ou plus la dépression est grave, plus le risque de prendre du poids est important.
Les patients rencontrant des difficultés pour contrôler leur poids peuvent envisager le suivi des conseils suivants:
- Surveiller ce que l’on mange.Prendre en note les plats et les grignotages que vous mangez tout au long de la journée. Qu’est-ce que vous mangez et quand ? Cela peut vous aider à vous concentrer sur les raisons se cachant derrière vos habitudes alimentaires
- Réduire la taille de vos plats. Vous pouvez diminuer la quantité des aliments ingurgités journalièrement
- S’occuper de votre stress.Si vous avez un problème dans votre vie provoquant de l’anxiété ou du stress, essayez de le résoudre. Ce n’est pas toujours possible mais selon la cause de votre stress, il est important de se rappeler que des émotions négatives peuvent provoquer une prise de poids
- Inclure votre famille et vos amis.L’aide des personnes vous entourant peut vous aider à combattre les tentations de manger en excès
- Se concentrer sur les bonnes journées.Essayez de garder une attitude positive.
Suivre un traitement médical si cela est nécessaire
Les personnes ayant un IMC de 30 ou plus peuvent solliciter l’aide de leur médecin. Si votre surpoids ou votre obésité constitue un risque pour votre santé, votre docteur peut vous recommander le suivi d’un régime alimentaire et la pratique d’un programme sportif en parallèle de la prise d’un traitement médical.