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Notre série concernant la santé mondiale pour les prochaines décennies a notamment permis de se pencher sur les maladies cardiaques et le diabète, les maladies virales telles que les hépatites, le VIH ou le paludisme. Nous nous sommes aussi penchés sur l’évolution de certaines maladies chroniques comme l’asthme et le psoriasis. Enfin, notre article en date de fin juillet s’est concentré sur les maladies du troisième âge, dont Alzheimer et la déficience visuelle.

Ce quatrième et dernier article vise à se concentrer sur les infections sexuellement transmissibles telles que la chlamydia et la gonorrhée, leur statistiques actuelles et les évolutions futures.

Nous nous pencherons aussi sur les tendances de la dysfonction érectile et son évolution pour les prochaines années.

Est-ce que les IST seront fréquentes en 2050 ?

Estimer le taux d’IST dans le future n’est pas facile, et cela parce que les cas d’infections sexuellement transmissibles ont augmenté et diminué de façon erratique les décennies précédentes.  

En 2016, le nombre d’IST diagnostiquées en France était en augmentation. C’est particulièrement le cas chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH).  Le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH) a par exemple comptabilisé entre 2013 et 2015  une hausse de 100% des infections de gonocoque et de 47% des infections résultant de la contraction de la chlamydia.

La chlamydia est l’infection sexuellement transmissible la plus fréquente. On estime que chaque année, entre 2 000 et 4 000 personnes pour 100 000 habitants contractent cette maladie qui reste souvent asymptômatique.

On constate depuis plusieurs années un retour de la syphilis, une maladie qui avait quasiment disparu. Encore une fois, cette maladie très contagieuse concerne majoritairement les HSH.

Le nombre de syphilis diagnostiquées chez cette catégorie de la population en 2013 et 2015 a augmenté de 56% et 84% des personnes contractant cette infection sont des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

A titre de comparaison, aux Etats-Unis, le taux de dignostique de la chlamydia augmente graduellement  depuis que cette maladie est comptabilisée (1984). en 2015, 1,5 millions de cas ont été répertoriés. Ce qui signifie que 478,8 personnes pour 100 000 habitants ont contracté la chlamydia (à titre de comparaison, en Angleterre, 366,5/ 100 000 habitants ont été positivement diagnostiqués pour la chlamydia).

Les taux de gonorrhée aux Etats-Unis ont rencontré un pic au milieu des années 1970 (464,1 diagnostiques pour 100 000 habitants). Ces statistiques ont drastiquement diminué depuis, puisqu’en 2009 ont a comptabilisé 98,1 cas pour 100 000 habitants. Mais comme en Europe, on constate une recrudescence des cas de gonorrhée depuis quelques années (123,9 pour 100 000 habitants en 2015).

Les contractions de syphilis ont été particulièrement élevées en 1943 (447 cas pour 100 000/habs). Mais les taux de contractions ont drastiquement diminué les années qui ont suivies, pour atteindre 11,2 cas/ 100 000 habitants en 2000 et 2005. Mais encore une fois, la tendance tend à s’inverser depuis quelques années puisque le nombre de cas a doublé et en 2015 on comptabilisait 23,4 cas/ 100 000 habitants.

D’un point de vue mondial, l’OMC estime que chaque année, 131 millions personnes contractent la chlamydia, 78 millions de personnes sont diagnostiquées pour la gonorrhée et 5,6 millions de patients développe une syphilis.

Ces trois IST (ou MST) peuvent être soignées grâce à la prescription d’antibiotiques. Mais l’efficacité de ces derniers est remise en cause depuis plusieurs années. Nous avons déjà discuté de cette problématique dans un précédent article. En effet, la gonorrhée à la capacité de développer rapidement une résistance aux antibiotiques. Les résistances des bactéries de la syphilis et de la chlamydia ne sont pas fréquentes, mais comme le fait remarquer l’OMC, elles existent.

Prédire la manière dont les IST bactériennes (ou toute autre infection bactérienne ayant des souches résistantes aux antibiotiques) évoluera dans les prochaines décennies, est particulièrement difficile.

Selon un rapport sur le sujet de la résistance aux antibiotiques, de telles bactéries pourraient causer 10 millions de décès par années en 2050.

La recherche scientifique se concentre donc sur la mise au point de nouveaux antibiotiques. La découverte de nouveaux médicaments sera sans aucun doute cruciale pour traiter facilement les IST. La conservation des antibiotiques que nous prenons d’ici les prochaines années continuera à être particulièrement importante. Et encore une fois, informer et éduquer sur les infections sexuellement transmissibles est indispensable. Avoir des rapports sexuels protégés est la première des précautions pour éviter de contracter une IST.

Le suivi de telles mesures de prévention jouera un facteur déterminant dans les futures prévalences de ces maladies.

Est-ce que la dysfonction érectile sera fréquente en 2050 ?

Prédire si l’impuissance sera un problème de santé fréquent dans 35 ans est, comme vous vous en doutez, difficile. Cette difficulté s’explique par de nombreuses raisons mais surtout parce qu’il est difficile de déterminer à quel point ce trouble de santé est fréquent.

Les troubles de l’impuissance peuvent être occasionnels ou chroniques et de nombreux hommes souffrant de cette maladie à court terme ne chercheront pas à suivre un traitement médical. C’est pour  cette raison que les statistiques sur le sujet ne sont probablement pas entièrement exactes. La maladie peut aussi être chronique, mais beaucoup d’hommes seront gênés à l’idée de consulter un docteur pour suivre un traitement médical.

Pourtant, on estime qu’environ la moitié des hommes de plus de 40 ans souffrent de troubles de l’impuissance. Un patient sur quatre de moins de 40 ans sera diagnostiqué pour une dysfonction érectile.

Si on se base sur ces chiffres et sur le fait que la population mondiale vieillit, la prévalence totale devrait augmenter d’ici les prochaines décennies. L’Insee constate que la population française vieillit et qu’un habitant sur cinq est actuellement âgé de plus de 65 ans. En 2035, 11,1 % de la population sera âgée entre 65 et 74 ans.

Nous devons aussi garder en tête que la prévalence des autres facteurs conduisant à de l’impuissance, tels que l’obésité et le diabète, sont en augmentation.

C’est pourquoi, en plus des multiples médicaments oraux et topiques pour l’impuissance déjà disponibles à la vente, d’autres traitements comme Uprima et Topiglan sont en cours d’élaboration.

Mais d’autres options sont explorées. Comme le rapporte le site internet Doctissimo, l’une des pistes explorées est la thérapie génique. Cette forme de traitement favoriserait le développement de certaines protéines dans le corps, qui ne fonctionnent pas comme il le faudrait et qui sont responsables des troubles de l’impuissance. Cette forme de traitement, bien qu’à un stade très précoce de recherche, a montré des résultats prometteurs lors des essais cliniques.

Précédemment, nous avons déjà écrit que plusieurs facteurs peuvent contribuer à la dysfonction érectile, d’ordre psychologiques et physiques. Plus on apprend à propos de ces facteurs, plus il sera facile pour les hommes de prévenir et de contrôler leur impuissance.