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Récemment, une étude largement reprise dans les médias faisait l’écho de l’explosion du nombre de personnes concernées par l’hypertension dans le monde. Ce trouble toucherait 1 milliard de personnes au total.

Cette recrudescence s’explique pour plusieurs raisons, dont l’évolution du mode de vie dans de nombreux pays à bas et à moyens revenus comme sur le continent asiatique. Pour rappel, l’hypertension augmente grandement le risque d’accidents vasculaires cérébraux et de maladies cardiovasculaires.

Cette information est un bon rappel des défis médicaux auxquels seront confrontés la population mondiale d’ici les prochaines décennies.

Dans les 1970, la population mondiale était de 3,7 milliards d’habitants. En début 2016, ce chiffre a doublé pour atteindre 7,5 milliards d’habitants. Les estimations pour les prochaines années sont les suivantes:

  • 8,5 milliards en 2030
  • 9,2 milliards en 2040
  • 9,7 milliards en 2050

Ces chiffres impressionnants s’expliquent en raison par l’amélioration de la qualité de vie et l’accroissement de l’espérance de vie:

  • En 2010, l’espérance de vie mondiale était d’environ 69 ans
  • En 2050, l’ONU estime que l’espérance atteindra 76 ans

Les avances en matière de santé et la meilleure qualité de vie sont les deux facteurs déterminants pour expliquer un tel accroissement. Cependant, l’évolution du mode de vie, en partie expliquée par des avancées technologiques, entraîne le développement de certaines maladies spécifiques.

Dans une série d’articles, nous allons donc explorer la manière dont ces tendances affecteront la prévalence de certaines maladies d’ici les 35 prochaines années. Nous nous pencherons aussi sur les facteurs sociaux qui peuvent faire la différence, tout comme les prévalences mondiales des maladies transmissibles.

Quelles sera la prévalence du diabète ?

En 2015, on estime que 415 millions de personnes dans le monde étaient concernées par le diabète. 642 millions de personnes devraient être touchées en 2040. Et, alors qu’une personne sur onze a du diabète, ce pourcentage augmentera à un sur dix en 2040.

Le diabète de type 1, comme nous le savons, est auto-immune. C’est-à-dire qu’il résulte de l’attaque des cellules pancréatiques par le système immunitaire, ce qui empêche le corps de créer de l’insuline.

Le diabète de type 2 apparaît généralement après 40 ans, chez les patients à risque; en surpoids ou obèses. La plupart des personnes diabétiques ont du diabète de type 2 (9 patients sur 10).

Un mode de vie néfaste, associé à l’urbanisation, est la principale cause à l’origine de cette catégorie de diabète. Les régimes alimentaires caloriques et très sucrés, combinés à des habitudes sédentaires sont des facteurs déterminants.

Heureusement, de nombreuses associations et gouvernements nationaux (comme par exemple celui du Mexique, de la France, de la Hongrie et du Royaume-Uni) communiquent sur la manière de réduire le risque de contraction de cette maladie, en diminuant notamment la consommation de sucres (boissons sucrées par exemple).

Mais les spécialistes en nutrition estiment que des progrès sont encore à faire pour encourager de bonnes habitudes alimentaires et la pratique d’une activité physique régulière. En outre, il est aussi pointé les efforts que doivent faire les chaînes de supermarchés et les fabricants pour rendre plus accessibles et abordables les produits équilibrés et réduire la promotion des snacks.

Quelle sera la prévalence des maladies cardiaques ?

D’après les études actuelles, la prévalence de nombreuses maladies cardiaques augmentera d’ici les prochaines années. Ce constat s’explique en partie par l’âge de la population qui vieillit. Or, les maladies cardiaques ont tendance à toucher en plus grand nombre les personnes âgées, as they tend to be more common in older people and the ageing population is set to increase.

Cependant, l’étendue de cette augmentation est sujet à débat.

  • Une étude islandaise, en date de 2016, a montré que l’insuffisance cardiaque chez les patients de 65 ans et plus devrait doubler d’ici 2040 et tripler en 2060
  • Une étude réalisée par une équipe néerlandaise indique que le nombre de patients ayant des problèmes cardio-vasculaires aux Pays-Bas, devrait augmenter de 65% entre 2011 et 2040
  • En 2012, un docteur hongkongais reconnu a prédit que deux fois plus de patients dans le monde seront touchés par une maladie cardiaque en 2040
  • Un rapport élaboré conjointement par le Forum Economique Mondial et Harvard School of Public Health, indique que le coût total des maladies cardiaques (incluant la perte de productivité, tout comme les soins à apporter) passerait de $863 milliards en 2010 à $1 044 milliards en 2030

Les projections de l’OMC permettent de préciser ces chiffres. L’organisation estime que les décès causés par des maladies cardio-vasculaires passeront de 17,9 millions en 2015 à 22,2 millions en 2030 (une augmentation de 24%). Et de manière globale, les maladies cardiopathies ischémiques demeureront la principale cause de décès (13,2% des décès mondiaux en 2015 et 2030).

Tout comme pour le diabète, une meilleure connaissance sur la manière de s’alimenter et le mode de vie ont des effets directs sur la santé cardiaque. Et de plus en plus d’initiatives sont prises. En effet, bien que l’accroissement du nombre de maladies cardiaques dans le monde peut être attribué au vieillissement de la population, la sédentarisation et l’urbanisation sont deux facteurs à aussi prendre en compte.

Pour alléger les systèmes de soins, la clé est évidemment la prévention. Et encore une fois, des campagnes éducatives insistant sur les modes de vie non équilibrés sont une piste primordiale pour les décennies à venir.

Quelle sera la prévalence du VIH ?

Le nombre de personnes dans le monde vivant avec le virus de l'immunodéficience humaine est estimé en 2015 par l’ONUSIDA à 36,7 millions. L’organisation considère que depuis l’apparition de l’épidémie, 78 millions de personnes ont été infectées et 35 millions en sont mortes.

Dans le même rapport, il est indiqué que les nouveaux cas ont diminué pour atteindre 3,2 millions/ an en 2000 et 2,1 millions/ an en 2015.

En outre, le nombre de malades recevant un traitement a augmenté, et ce en raison d’un meilleur accès aux soins. Selons les chiffres officiels publiés par AVERT, une association britannique; 3% de malades du Sida dans le monde en 2000 ont bénéficié d’un traitement. En 2015, ce pourcentage était de 46%.

La prévalence au VIH semble avoir diminué. Cela s’explique par le fait que les personnes concernées ont un traitement efficace qui leur permettent de vivre plus longtemps. En conséquence, on considère que le nombre de personnes vivant avec le VIH continuera d’augmenter, alors que le nombre de décès diminuera probablement.

En 2013, l’OMC projetait que le VIH/SIDA serait responsable d’1,67 millions de morts dans le monde en 2015, équivalent à un pourcentage de 2,9%. En 2030, le nombre de décès pouvant être imputés au VIH/SIDA devrait augmenter d’1,79 millions, équivalent à 2,6% de décès.

Néanmoins, l’évolution de la maladie dans un futur proche dépend largement des mesures prises actuellement au niveau international. Est-ce que les tests et les traitements sont facilement accessibles ?

La recherche dirigée par le Centre d’Excellence de la Colombie-Britannique en 2006 suggère que la mise à disposition mondiale de thérapies antirétrovirales pourrait réduire en 2050 les cas de VIH à 1 million. Et même si le coût d’une telle mesure serait conséquent, il diminuerait progressivement d’année en année.

Cette étude permet de démontrer que scientifiquement, l'épidémie peut être considérablement réduite. Mais que les obstacles sont plutôt financiers qu’autre chose.

Quelle sera la prévalence du paludisme ?

Comme pour le VIH, les initiatives prises à l’échelle mondiale sont cruciales pour stopper les cas de paludisme. Comme nous l’avons vu, la maladie peut développer une résistance à certains médicaments. Par conséquent, éradiquer totalement la maladie est une option plus pratique et plus économiquement viable sur le long terme que développer constamment de nouveaux médicaments.

Selon les projections de l’OMC, l’année 2013 a comptabilisé 447 000 décès dans le monde. Ce nombre devrait augmenter et atteindre 457 000 en 2030.

Cependant, depuis que ces projections ont été réalisées, l’OMC a grandement intensifié ses efforts pour drastiquement réduire la présence de cette maladie. Avec, sur le long terme, l’objectif d’une éradication définitive. Ainsi, le but affiché est de réduire la prévalence du paludisme par 90% en 2030.

Pour obtenir plus d’informations sur le paludisme et les risques de contractions, vous pouvez consulter notre carte mondiale.

Quelle sera la prévalence de l’hépatite virale ?

Le nombre de décès associés aux hépatites B et C est en augmentation et l’OMC considère que les difficultés d’accès aux traitements dans certaines régions du monde est en cause.

La publication de 2016 note que 240 millions de personnes vivent avec l’hépatite B, entre 130 et 150 millions avec l’hépatite C. Il est aussi noté que 1,46 millions de personnes sont mortes en 2013 en raison d’une hépatite virale.

Sans un meilleur accès aux médicaments, on estime que la maladie sera responsable de 19 millions de décès en plus entre 2015 et 2030.

Ces dernières années, la vaccination et une connaissance des risques de contamination par le sang ont permis de réduire la prévalence aux hépatites virales. En outre, la combinaison d’une meilleure prévention et de traitements médicaux adaptés peut, selon l’OMC, virtuellement éradiquer la maladie en 2030.

Récemment, après avoir élaboré son programme d’élimination de l’hépatite C, le gouvernement géorgien espère que cette maladie sera “quasiment éradiquée” dans le pays en 2020.

Ce que l’on peut déduire est que la situation dans 30 ans, concernant les maladies transmissibles précédemment citées, dépend grandement des initiatives politiques à l’échelle mondiale.

Dans les prochaines semaines, nous reviendrons sur l’avenir d’autres maladies. Suivez-nous sur Twitter et Facebook pour rester à jour avec nos nouveaux posts.