En bref; cela est impossible. Car techniquement, l’unique manière de savoir si une personne a contracté une infection sexuellement transmissible est d’effectuer un test médical.
En effet, il est tout à fait possible d’avoir une IST sans développer de symptôme et de contaminer votre ou vos partenaires sans vous rendre en compte. Ce qui peut potentiellement engendrer des complications graves pour la santé.
Certaines infections sexuellement transmissibles se transmettent via des rapports sexuels avec pénétration, mais aussi par l’intermédiaire de contacts avec le corps ou les parties génitales.
Nous avons donc listé les symptômes les plus reconnaissables de plusieurs IST. Vous trouverez ci-dessous des conseils pour savoir si vous ou votre partenaire avez contracté une IST (même si vous n’avez aucun symptôme). Enfin, nous vous donnerons certains conseils pour éviter dans le futur d’être contaminé par une IST.
Chlamydia
L’infection bactérienne chlamydia est devenu un sujet d’inquiétude pour de nombreuses autorités publiques. Plus de 200 000 cas sont répertoriés chaque année.
Et c’est d’ailleurs pour cette raison qu’il est recommandé aux personnes de moins de 25 ans, sexuellement actives, d’effectuer des tests réguliers dès qu’elles ont un nouveau partenaire.
Il est d’autant plus important d’être testé que pour de nombreux patients, la chlamydia est asymptomatique. Les symptômes peuvent aussi mettre des semaines, voir des mois à se développer. Ils peuvent aussi disparaître d’eux-mêmes, ce qui peut prêter à confusion.
C’est pourquoi, même si vous développez aucun symptôme, vous pouvez potentiellement contaminer vos partenaires.
- Chez les femmes, les symptômes peuvent inclure des sécrétions vaginales, des saignements après un rapport sexuel, des règles plus abondantes que d’habitude et des douleurs abdominales
- Les hommes développeront des sécrétions génitales, une sensation de démangeaison dans l’urètre et de la douleur au niveau des testicules
- Les patients des deux sexes peuvent rencontrer un certain inconfort au moment d’uriner
Dans la grande majorité des cas, la chlamydia sera soignée grâce à la prescription rapide d’antibiotiques. Non traitée, cette IST peut provoquer de sérieuses complications dont des problèmes de grossesse chez les femmes et des troubles de l’infertilité chez les patients de deux sexes.
Gonorrhoea
Cette infection bactérienne fait aussi l’objet d’une attention particulière car certaines souches de la bactérie ont développé des résistances aux antibiotiques. Au Royaume-Uni, les médecins s’inquiètent même d’une “super-gonorrhée”, qui est particulièrement difficile à éliminer. Même si en France le nombre de cas n’est pas connu, on constate depuis plusieurs années une recrudescence.
La gonorrhée se transmet via des rapports sexuels non protégés, dont vaginaux et oraux. Environ une femme sur deux et un homme sur trois ne développeront pas de symptômes. Il y a donc un risque important de contaminer son partenaire sans savoir que l’on est soi-même contaminé.
- Les hommes remarqueront une sécrétion jaune, blanche ou verte, une inflammation ou un gonflement de leur prépuce et une irritation au moment d’uriner ou d’éjaculer
- Les femmes ressentiront aussi des douleurs au moment d’uriner et auront des sécrétions jaunes ou vertes. Parmis les symptômes moins fréquents, on constate des douleurs abdominales, des saignements vaginaux ou des menstruations plus abondantes qu’habituellement
- La gonorrhée pouvant se contracter via des rapports sexuels anaux et oraux, votre gorge ainsi que votre rectum peuvent être concernés par les symptômes. Même si vous ne constaterez pas de symptômes dans votre bouche, vous pouvez ressentir des douleurs, des démangeaisons, des sécrétions et une diarrhée bénigne
Si vos yeux entrent en contact avec le fluide vaginal ou séminal d’une personne contaminée par la gonorrhée, vous pouvez développer une conjonctivite.
La gonorrhée peut aussi se soigner via la délivrance d’antibiotiques. Auparavant, le patient devait suivre un type de traitement. Mais en raison des résistances de certaines souches aux antibiotiques, le traitement classique consiste désormais en la prescription de deux antibiotiques différents.
Non soignée, la gonorrhée peut potentiellement causer des problèmes de fertilité chez les hommes et les femmes:
Les femmes peuvent avoir des complications pendant leur grossesse, dont une naissance prématurée ou une fausse couche. Le nouveau né peut aussi souffrir de conjonctivite, qui se soignera avec un traitement antibiotique pour empêcher tout risque de cécité.
Les hommes peuvent développer sur le long terme une maladie se traduisant par une déformation du bout du pénis. C’est un trouble douloureux et nécessitant une opération chirurgicale.
Des cas exceptionnels d'empoisonnement du sang ont aussi été constatés.
Syphilis
Se transmettant par des rapports vaginaux, oraux ou anaux (et dans de plus rares cas par des contacts physiques), l’infection bactérienne syphilis peut aussi être asymptomatique.
Non soignée, elle peut sur le long terme provoquer des problèmes de santé graves dont des AVC, des maladies cardiaques, des lésions cérébrales, une perte d’audition, de vue ou une méningite. La syphilis concerne les hommes comme les femmes, mais touche dans un plus grand nombre les hommes gays ou bisexuels.
- Les premiers signes de la syphilis (appelé stade primaire) se traduisent par l’apparition d’ulcères non douloureux sur ou près du pénis ou du vagin, ou sur toute autre zone du corps sollicitée pendant un rapport sexuel, comme la bouche ou l’anus. Vous pouvez aussi voir apparaître des glandes proches de ces ulcères ou sous les bras
- Le stade secondaire de la syphilis provoque des symptômes grippaux, des maux de tête, des maux de gorge et des démangeaisons. Même si ces symptômes disparaîtront après un certain moment, le patient sera toujours infecté et a un risque important de développer des symptômes dangereux pour la santé
- Le stade final peut apparaître plusieurs années après la contraction de la syphilis et provoquer les complications déjà précitées
La syphilis se soigne via la prescription d’antibiotiques, parfois sous forme d’injection. Bien que cette infection peut être définitivement traitée, les problèmes de santé résultant de la phase finale sont beaucoup plus difficile à soigner.
VIH
Le virus de l'immunodéficience humaine peut se contracter via des rapports vaginaux ou anaux non protégés, ou via du sang infecté. A l’heure actuelle, il n’existe pas de traitement pour soigner définitivement le VIH.
Pendant de nombreuses années, contracter le SIDA (syndrome d'immunodéficience acquise) était synonyme de mort. Désormais, il est possible de vivre une vie presque normale, en suivant un traitement médical lourd et à vie.
Comme son nom le suggère, le VIH attaque le système immunitaire du corps et endommage sa capacité à combattre les infections ou les maladies. Non soigné, un patient souffrant du SIDA et développant des maladies comme une pneumonie ou une tuberculose peut en mourir.
Les malades du VIH peuvent vivre normalement plusieurs années sans savoir qu’ils ont contracté le virus. Encore une fois, il est donc possible de contaminer d’autres partenaires sans le savoir.
Le VIH peut affecter les hommes et les femmes, gays ou hétérosexuels. En 2015, 5 925 patients ont été diagnostiqués. Evidemment, il faut prendre en compte les personnes qui vivent avec le virus sans le savoir. On estime ce chiffre à un quart du nombre total de malades du VIH.
- Dans la majorité des cas, une personne ayant contracté le VIH développera les symptômes caractéristiques de la grippe (maux de tête, fatigue, maux de gorge, fièvre). On parle de séroconversion
- Le patient peut aussi ressentir une grande fatigue, avec des douleurs musculaires et articulaires ou des ulcères buccaux. Ces symptômes dureront généralement une semaine ou deux et comme ils ne sont pas propres au VIH, ils passent souvent inaperçus
Par la suite, le virus entrera en période de dormance, parfois pendant plusieurs années. Cependant, à un moment le système immunitaire n’arrivera plus à combattre les infections les plus banales et le patient développera des symptômes plus graves comme une perte de poids ou de la diarrhée aiguë. En outre, les maladies normalement curables deviendront plus fréquentes.
Après un diagnostique positif, le médecin prescrira éventuellement un traitement médical. Tout dépend du niveau du virus dans le système sanguin, calculé en mesurant la numération des CD4. Ces derniers sont un type de cellules sanguines, aidant le corps à combattre les infections.
La chute des CD4 en dessous d’un certain niveau (généralement 350 pour les personnes ne souffrant pas de maladies) impose de commencer un traitement médical à vie.
Verrues génitales
Il est possible de contracter le virus HPV sans avoir de verrues génitales. La maladie est particulièrement contagieuse quand des verrues se sont développées. Mais elle peut aussi se transmettre s’il n’y a aucun symptôme.
- Ces verrues, présentes sur ou près du pénis, du vagin, de l’anus, sont causées par le virus du papillomavirus humain (VPH). Les verrues peuvent aussi apparaître sur les cuisses ou dans des zones dissimulées comme à l’intérieur du rectum. Les verrues génitales se transmettent via des contacts de corps à corps, tout comme lors de sexe oral ou de pénétrations non protégées
- La taille de ces verrues peut varier et engendrer de l’inconfort
Les verrues génitales peuvent se soigner de différentes manières, selon leurs caractéristiques. Dans certains cas, le docteur prescrira une crème ou une solution (appelés traitements topiques). Il est aussi possible de procéder à une ablation des verrues, à une cryothérapie ou à une procédure au laser.
Il peut être nécessaire d’attendre un certain temps avant que les traitements topiques soient efficaces. C’est pour cette raison qu’il faut attendre que le virus ait totalement disparu avant d’avoir à nouveau des rapports sexuels.
Herpès génital
Il n’est pas facile de remarquer les symptômes d’une crise d’herpès. C’est pour cette raison que la maladie est aisément contagieuse.
- Résultant du virus herpès simplex (VHS), les principaux symptômes de l’herpès sont l’apparition de plaies, de démangeaisons, de cloques sur la peau près ou sur les parties génitales, comme sur les cuisses et l’anus
- Les personnes ayant contracté de l’herpès peuvent aussi développer des symptômes grippaux. Vous pouvez contracter de l’herpès lors de contacts avec des parties intimes du corps, pendant des rapports sexuels mais aussi par l’intermédiaire de baisers sur la bouche
Bien que les crises d’herpès génital se soignent via la prescription d’un médicament antiviral, il n’existe pas de traitement définitif contre ce virus. Ainsi, même si les symptômes disparaissent, le virus demeure dans le corps du patient. Dans le temps, l’intensité des crise s’amenuisera.
Si vous avez plus de six crises d’herpès par an, il est recommandé de consulter un médecin afin qu’il vous prescrive un traitement de longue durée.
Si vous souffrez d’une crise, il est important de ne pas avoir de rapports sexuels car même le port de préservatif ne protège pas d’une transmission.
Pour obtenir plus d’informations quant aux facteurs de réactivation du virus, vous pouvez consulter nos pages d’information.
Trichomonase
Contrairement à d’autre IST, ce type d’infection n’est pas facile à détecter. Les symptômes sont souvent confondus avec ceux d’autres maladies. La trichomonase est causée par le parasite trichomonase vaginalis. Ce dernier affecte les parties génitales et l’urètre, mais aussi la prostate ou le bout du pénis.
La parasite trichomonase se transmet via des rapports vaginaux non protégés et sera asymptomatique chez la moitié des patients.
- Les femmes ayant des symptômes peuvent remarquer des sécrétions vaginales de couleur verte ou jaune, d’une odeur malodorante, des démangeaisons, un gonflement et un certain inconfort de la zone proche du vagin.
- Les hommes peuvent développer des sécrétions de couleur blanche, une inflammation du prépuce ou du bout du pénis
- Les patients de deux sexes auront des douleurs pendant leurs rapports sexuels ou lorsqu’ils urinent
La trichomonase peut se soigner rapidement grâce au suivi d’un traitement antibiotique. La maladie peut aussi disparaître d’elle-même mais il est néanmoins important de consulter un docteur pour être sûr de ne pas contaminer son partenaire.
Se faire tester
Lorsqu’on est sexuellement actif, l’unique moyen d’être certain qu’on a contracté aucune IST est d’effectuer des tests réguliers.
Vous pouvez consulter votre médecin généraliste, votre gynécologue ou vous rendre auprès d’un centre de dépistage ou d’un centre de planning familial pour réaliser un test. Les centres se trouvent un peu partout en France. Vous pouvez vous y rendre sans rendez-vous et obtenir des conseils et des préservatifs gratuits.
Si vous avez effectué un test et que vous avez contracté une IST, le traitement prescrit dépendra de la nature de l’infection.