A l’approche de Noël, nous avons eu l’idée à Vivami.co de faire durer ce jour pendant 30 jours. Nous avons imaginé ce qui se passerait si le lendemain de Noël n'arrivait jamais, si nous nous levions chaque matin à un autre jour de Noël. Le réveil perpétuel avec les cadeaux sous le sapin, le repas de Noël et les fameux cantiques de Noël. Noël, Noël, Noël, Noël - pour toujours.
Nous avons mené une étude exhaustive sur cette idée. Nous avons été en contact avec plusieurs personnes spécialisées dans la santé, la nutrition, la digestion et la psychologie pour comprendre ce qui se passerait sur notre organisme si Noël devait se répétait chaque jour. Nos conclusions sont pour le moins surprenantes.
Un français mangent en moyenne 3500 calories le jour de Noël
Quand les français pensent à Noël, il est pratiquement impossible de ne pas penser à tout ses mets délicieux. Les français consomment plus de nourriture pendant la période de Noël que n'importe quelle autre période de l'année, " ce qui n'a pas besoin d'être trop déconcertant ", commente le Dr Daniel Atkinson, responsable clinique GP chez Vivami.co, " tant que l'on reconnaît qu'en janvier, le mois des résolutions, nous devrions retourner à une alimentation saine et faire régulièrement du sport ".
En moyenne un français mange 3500 calories lors d’un repas de fête soit 1,5 fois plus que la moyenne recommandée.
En moyenne, une femme ne devrait pas consommer plus de 2000 calories en une seule journée, et 2500 calories pour un homme. Si Noël avait lieu tous les jours, l’apport calorique journalier serait largement dépassé. Pour brûler les calories, il faudrait courir pendant environ huit heures, ce qui serait presque physiquement impossible pour une personne de corpulence moyenne.
Bien que l’apport calorique diffère d’un individu à l’autre, un excès de 3500 calories équivaut approximativement à un gain de poids d'environ 500 grammes. Manger à ce rythme effréné tous les jours reviendrait à un prise de poids d’environ 500 grammes pour les hommes et un peu plus d’un kilo pour les femmes.
Ces kilos commenceraient à s'accumuler et entraîneraient une prise de poids important et une obésité potentielle. Cependant, comme l'explique Jill Weisenberger, nutritionniste, "la prise de poids serait au départ très élevé et ralentirait progressivement. Au fur et à mesure que les gens prennent du poids, la différence entre leurs besoins caloriques et leur apport calorique commence à diminuer. Un surpoids indique un métabolisme plus élevé."
Elle poursuit : "Beaucoup, voire la plupart, verraient des changements défavorables dans les analyses sanguines. Je m'attendrais à voir augmenter les triglycérides, le cholestérol LDL, le taux de sucre dans le sang et les marqueurs de l'inflammation. La tension artérielle augmenterait probablement. Bon nombre d'entre eux souffriraient d'hépatopathie grasse, de diabète de type 2 et de maladies cardiaques. Ils souffriraient probablement plus de blessures physiques comme une tendinite au genou ou des maux de dos. L'excès de graisse corporelle est aussi lié à un certain nombre de cancers, donc avec le temps, nous verrons probablement plus de diagnostics de cancer aussi."
Consommation d'alcool
La plupart des français ont tendance à se réveiller plus tôt que d'habitude le jour de Noël, surtout quand il s'agit d'enfants. Un quart d'entre eux commenceront leur consommation festive avec du champagne, de pétillant ou tout autre type d’alcool avant midi.
Pendant le reste de la journée, la consommation régulière d'alcool est maintenue pour certaines personnes. En effet, la consommation d’alcool explose durant les fêtes.
Toutefois, la diététiste Maeve Hanon, de Dietetically Speaking, fait remarquer qu'une consommation élevée d'alcool est associée à un risque accru de maladie du foie, de certains types de cancer, de maladies cardiaques, de problèmes de santé mentale et de blessures. On nous conseille donc d'avoir 1-2 jours sans alcool par semaine, et de ne pas boire plus de 14 unités d'alcool par semaine (l'équivalent de 7 pintes de bière, ou 7 verres de vin standard)".
Daniel ajoute : " Il est probable que certaines personnes pourraient facilement dépasser les 14 unités d'alcool recommandées par semaine à Noël. Certains visent à ce que le mois de janvier soit un mois de sobriété résolue, pour tenter de compenser la forte consommation saisonnière d'alcool.
Cependant, en vivant Noël jour après jour, la consommation d’alcool serait beaucoup trop important et les effets à court et à long terme sur la santé seraient catastrophiques.
En effet, il est fort à parier que vous vous réveillerez avec des maux de tête, des nausées et autres symptômes associés à la gueule de bois.
"En raison de ces niveaux élevés et soutenus de consommation d'alcool, poursuit Daniel, les effets à long terme sur la santé peuvent être très graves, y compris les cancers de la bouche, de la gorge, de l'estomac, des intestins, du foie et du sein, les accidents vasculaires cérébraux, les maladies du cœur ou l'insuffisance cardiaque, les maladies du foie et les dommages et problèmes au cerveau peuvent commencer à se produire dans le système nerveux.
Et ce, sans même tenir compte de l'impact psychologique qu'aurait une consommation excessive d'alcool tous les jours. Certaines personnes deviendraient dépendantes et nous verrions aussi les sautes d’humeur et émotions de notre entourage ", conclut-il.
Cantiques de Noël
La recherche montre que lorsque la musique de Noël commence à jouer, généralement dans les publicités et à la radio, les gens sont relativement défavorables à cet égard. Cela pourrait s'expliquer par le fait qu'en France, nous commençons à entendre ces musiques peu de temps après Halloween. Certains considèrent que c'est beaucoup trop tôt.
Puis, vers le début de décembre, les français sont plus enclins à l'entendre et peuvent même commencer à l'apprécier. Cela est lié en grande partie à la nostalgique des moments passés à Noël.
Avec notre hypothétique Noël répétitif en tête, cela signifierait écouter de la musique tous les jours que la plupart des gens n'apprécient pas.
"En entendant les mêmes chants de Noël encore et encore, la nostalgie initiale s'estompe et d'autres effets deviennent plus évidents ", commente le Dr Annemieke Van Den Tol de l'Université de Lincoln, " vous pourriez commencer à être un peu énervé, voire dégoûté, d'entendre cette même musique encore et encore ".
Elle conclut, " si vous n'aimez pas la musique [que vous écoutez] et qu'elle vous dégoûte, celle-ci pourrait commencer à vous stresser - il y a beaucoup de recherches qui soutiennent que le stress a des effets négatifs sur la santé".
Le stress de Noël, tous les jours
Noël peut être une période de l'année stressante. S'assurer que les cadeaux ont été achetés à temps, accueillir la famille, préparer le repas de Noël, rentrer à la maison et assurer le maintien de la paix entre les membres de la famille en guerre.
Ces niveaux élevés de stress en valent généralement la peine, car Noël n'arrive qu'une fois par an et voir des parents heureux à Noël est une justification immédiate de la pression.
Cependant, si Noël se produisait tous les jours, cette pression ne serait jamais allégée, elle devrait être maintenue pour répondre aux attentes de chacun. Le stress temporaire de Noël, tel que nous le connaissions autrefois, deviendrait chronique et sans fin.
"Sur le plan émotionnel, commente Daniel, les gens se sentiraient rapidement dépassés, irrités, anxieux et l'estime de soi s'effondrerait. Psychologiquement, nous verrions une poussée des pensées irrationnelles, une inquiétude constante, une perte de concentration et un déclin de la santé mentale, ce qui entraînerait probablement des formes de dépression et d'anxiété."
Cela aurait aussi des conséquences sur le bien-être physique ", poursuit-il. Cela pourrait entraîner des maux de tête ou des migraines, des tensions dans les muscles et les articulations, des étourdissements, des troubles du sommeil ou de l'insomnie, une sensation de fatigue et des changements dans l'alimentation."
Immobilité / Manque d'ensoleillement naturel
Bien que la routine de Noël de tout le monde peut différer, de nombreuses personnes ont tendance à passer toute la journée à l'intérieur pendant toute la journée. Cela pourrait avoir plusieurs impacts sur la santé pour plusieurs raisons.
Tout d'abord, les hivers en France ont tendance à être moins ensoleillés. La lumière émis par le soleil est le principal contributeur à notre absorption de vitamine D. Il y a plusieurs raisons pour lesquelles la vitamine D est importante. Principalement, il aide à garder les dents, les os et les muscles en bonne santé.
D'avril à septembre sont les meilleurs moments pour les français d’absorber leurs besoins en vitamine D. On peut également la trouver dans certains aliments, tels que les poissons gras, le foie et les jaunes d'œufs. Peu d'aliments consommés le jour de Noël contiennent ces nutriments. Il y a le lait de poule, mais il faudrait en consommer une bonne quantité pour consommer suffisamment de vitamine D.
Si Noël se produisait tous les jours, l'hiver serait éternel. Il serait donc presque impossible d'absorber suffisamment de vitamine D.
Cela pourrait éventuellement entraîner un certain nombre de problèmes physiques ", commente Daniel, " une diminution du taux de calcium et un affaiblissement des muscles pourraient entraîner plus facilement des fractures osseuses et l'ostéoporose ". Chez les enfants, il peut causer le rachitisme."
Donc, à moins que vos armoires ne soient remplies de compléments alimentaires, vous seriez dans une situation difficile. Le manque de vitamine D sur une longue période de temps pourrait dévaster la densité des os et des muscles.
Certaines personnes sont plus à risque de souffrir d'une carence en vitamine D. Il s'agit notamment des personnes souffrant d'obésité, de la maladie de Crohn ou de la maladie coeliaque, de pontages gastriques, d'ostéoporose ou de maladies rénales ou hépatiques chroniques. Les jeunes enfants sont également plus susceptibles d'avoir une carence en vitamine D parce qu'ils ne peuvent pas absorber la lumière du soleil aussi efficacement que les adultes.
Le manque de mobilité devrait également être pris en compte. Si Noël arrivait tous les jours, les gens ne bougeraient pas autant et leur environnement ne changerait pas non plus. Un manque de mobilité peut contribuer à affaiblir les muscles et les os.
Cependant, le fait de rester continuellement au même endroit aurait aussi un impact psychologique grave. On dit que "la variété est l'épice de la vie". Si notre environnement ne changeait jamais, cela pourrait contribuer à un déclin mental.
Devrions-nous être reconnaissants que Noël n'arrive qu'une fois par an ?
"Avec tout cela à l'esprit, conclut Daniel, je dirais qu'un Noël par an, c'est beaucoup. C'est un merveilleux moment de famille et de convivialité, et une pause de travail que nous pouvons tous attendre avec impatience, mais je m'inquiéterais certainement si cela devait être célébré tous les jours.
Je pense que cela cesserait assez rapidement d'être quelque chose que nous anticipons avec enthousiasme et deviendrait une véritable épreuve. Les répercussions sur notre bien-être physique et psychologique seraient à la fois graves et généralisées.
Elle entraînerait inévitablement une prise de poids et l'obésité, de graves dommages au foie, une dépendance à l'alcool, l'anxiété, la dépression et tout un tas de maladies chroniques.
Ce que tout cela nous dit, c'est que Noël est généralement un jour d'excès. C'est une période très stressante, marquée par une consommation accrue d'alcool et de nourriture. Tant et si bien que nous consommons plus à Noël qu'à toute autre période de l'année.
C'est aussi un jour où l'on oublie que nous ne bougeons pas beaucoup et que nous sommes généralement paresseux. Pendant toute la journée, nous sommes généralement privés de lumière du soleil. Si Noël n’a jamais de fin, nous serions également privés de sommeil - ce qui peut aussi comporter ses propres risques.
En conclusion, Noël est un jour où nous mettons vraiment nos esprits et nos corps à rude épreuve.
Donc, quand Noël approche, il est important d'en profiter et de profiter au maximum de sa famille. Mais nous devrions également essayer de ne pas en faire trop. Par-dessus tout, nous devrions aborder le mois de janvier en insistant davantage sur le fait que nous devrions bien manger et pratiquer une activité physique."