Qui dit Halloween dit film d’horreur…Des films tels que l’Exorciste ou la saga d’Halloween sont devenus des classiques. Pour certains, visionner ces films d’horreur est même devenue une tradition annuelle.

La fête d’Halloween est beaucoup moins célébrée en France que dans les pays anglo-saxons. N’oublions pas que ses origines sont celtiques et qu’elle a été diffusée au Etats-Unis au XIXe siècle, lors de la grande famine irlandaise.  

En France, c’est plutôt un événement marketing ou l’excuse pour organiser une soirée déguisée! Et c’est aussi l’occasion de se faire peur en visionnant ses films d’horreurs préférés.

Mais justement, que se passe-t-il dans notre corps lorsqu’on regarde un film d’horreur? Pourquoi recherchons-nous à se faire peur?  Nous avons posé ces questions au Docteur Daniel Atkinson afin qu’il nous éclaire et nous aide à comprendre notre réaction physique à des images d’horreur.

° Avant le film

Avant de se rendre au cinéma ou d’organiser le visionnage d’un film chez soi, on est généralement détendu. Le rituel précédent le film inclut souvent l’achat de snacks, de partager un moment avec ses amis ou sa famille (ou tout seul…). C’est aussi l’occasion parfait de profiter des nouvelles bandes annonces.

Votre coeur aura un rythme cardiaque normal et vous serez probablement excité à l’idée de regarder un film d’horreur.

° Pendant les 20 premières minutes du film

Pendant les première minutes du film, votre corps peut développer quelques signes bénins d’anxiété car vous savez que des moments d’effroi sont à venir.

Suivant une structure narrative conventionnelle, les dix premières minutes des films d’horreur,  débutent souvent par une scène d’horreur. La peur ressentie peut provoquer un pic d’alerte qui permet de conserver l’attention sur le film pendant toute la durée de celui-ci.

En conséquence, le système nerveux sympathique augmente les niveaux de cortisol et d’adrénaline dans tout le corps. Ces hormones préparent le corps à des circonstances extrêmes, au cas où il doit réagir à une situation exceptionnelle.

Le pouls et la respiration augmentent pour s’assurer que le corps est prêt à l’action, que ce soit pour s’enfuir à toute vitesse ou se battre.

Enfin, les pupilles se dilatent dans le but d’augmenter la sensibilité des yeux et d’élargir la vision. Il est ainsi plus facile d’apercevoir des menaces potentielles.

° De la 20e à la 70e minute du film

La narration du film a pour but de laisser le spectateur toujours en alerte et d’augmenter son anxiété à chaque début d’une nouvelle scène… Les codes des films d’horreur se fondent sur de multiples techniques, comme par exemple le fait de croire que quelque chose de terrifiant va prochainement arriver à l’un des personnages, lorsqu’en réalité c’est une fausse alarme.

Tous ces pics de peur provoquent généralement de l’hyperhidrose palmaire, c’est-à-dire de la transpiration des mains. Cette réaction physique est générée par le système nerveux  sympathique. En fait, les paumes des mains contiennent énormément de glandes sudoripares eccrines, qui s’activent lorsque l’on est effrayé.

° De la 70e à la 90e minute du film

L’atmosphère du film aura sûrement pour conséquence d’augmenter la fréquence cardiaque du coeur et de provoquer des palpitations. Durant un moment de grand suspens, votre corps réagit en accélérant la circulation sanguine des intestins vers les organes que sont le cerveau et le coeur.

En s’approchant du dénouement du film, d’autres facteurs propres à la peur peuvent se faire ressentir. Vous pouvez par exemple avoir la chair de poule. Cette réaction est scientifiquement appelée piloérection et serait liée à nos instincts animaliers. Nos poils se dresseraient lorsqu’on se trouve dans une situation jugée dangereuse.

D’ailleurs, il n’est pas rare de ressentir un énorme soulagement à la fin du film…

° Après la fin du film

Le cerveau pouvant distinguer rapidement ce qui est réel de ce qui ne l’est pas, le corps retrouvera son calme en quelques minutes. Par conséquent, les battements cardiaques devraient revenir à un niveau classique.  

Le réactions du corps citées ci-dessus et liées au film visionné peuvent potentiellement vous avoir fait brûler de l’énergie. C’est pour cette raison que vous pouvez être fatigué après avoir visionné un film d’horreur.

Néanmoins, si vous avez grignoté pendant la durée du film (popcorn, sucreries, boissons sucrées…), la fatigue ne se fera pas immédiatement ressentir.

On ne va se le cacher, les snacks du cinéma ont généralement une teneur élevée en sucre ou en sel. Le suspens propre au film d’horreur pousse à grignoter un peu plus que la normale.

Or, la caféine et le sucre contenus dans les boissons gazeuses et les snacks peuvent augmenter votre agitation et compliquer votre sommeil.

Sans oublier que les images du film d’horreur peuvent perturber votre nuit et vous garder éveillé ou provoquer des cauchemars. Un film qui a vous a réellement effrayé peut avoir des conséquences sur plusieurs jours.

Malgré toutes ces effets sur le corps, bien réels, regarder un film d’horreur peut être une expérience mémorable et amusante. C’est l’occasion de passer un moment avec ses amis ou famille. Et à l’occasion, qui n’aime pas se faire peur ? Le principal conseil que nous pouvons vous donner est de limiter votre consommation de sucres et de snacks.

Le lien entre plaisir et peur

Pourquoi aimons-nous nous faire peur ?

Les scientifiques ne peuvent pas exactement répondre à cette question mais il semblerait que le lien entre ces deux sensations soient liées à notre personnalité. Les parties du cerveau réagissant à la peur et au plaisir sont étroitement liées. C’est ce qui expliquerait pourquoi nous aimons regarder des films d’horreur et ce, même si nous savons d’avance qu’ils réveilleront nos peurs les plus profondes.