La dyspareunie est un terme médical utilisé pour décrire la douleur ou l’inconfort ressentis par les femmes pendant un rapport sexuel. Ce trouble peut s’expliquer par un certain nombre de raisons, d’ordre physique ou psychologique:

  • Dans certains cas, la douleur ressentie peut s’expliquer par une sécheresse vaginale, un symptôme commun de la ménopause;
  • Pour d’autres femmes, la présence d’une infection dans le système reproductif sera la cause;
  • Enfin, les douleurs ressenties peuvent être une réponse involontaire des muscles vaginaux et appelée vaginisme;

 

Une femme sur dix serait concernée

Dernièrement, une étude réalisée au Royaume-Uni a tenté de déterminer à quel point ce problème est fréquent. Plusieurs institutions, dont l’University College London, the University of Glasgow, the University of Southampton, et the London School of Hygiene et Tropical Medecine, se sont chargées de collecter et d’analyser les résultats.

Les résultats de cette étude ont été publiés en janvier 2017 dans le BJOG, le Journal International de l'Obstétrique et de la Gynécologie. Cette publication a été largement reprise dans les médias permettant d’affirmer “qu’une femme sur dix” est concernée par des douleurs pendant le sexe.

  • En fait, 7,5% des femmes sexuellement actives et ayant répondu à l’enquête ont déclaré que leurs rapports étaient douloureux (ce qui correspond environ à une personne sur treize)
  • La douleur pendant un rapport sexuel a été définie comme une douleur ressentie dans la dernière année, pendant trois mois ou plus

Cette étude s’est fondée sur presque 7 000 femmes. Les chercheurs ont demandé aux enquêtées de répondre à un ensemble de questions relatives à leurs ressenti pendant leurs rapports sexuels et à des problèmes autres que la dyspareunie qui pourraient expliquer ces symptômes. Par  exemple, 45% des femmes ayant répondu à l’enquête ont indiqué que la douleur s’accompagnait aussi de sécheresse vaginale et 21% des enquêtées souffrant de dyspareunie ont aussi de l’anxiété à propos du sexe.

Cependant, une évaluation réalisée par le système de santé britannique (NHS) a conclu que bien que l’étude précédemment citée permette de donner une indication de la prévalence de l’association entre les douleurs pendant le sexe et les problèmes décrits, ils ne sont pas nécessairement liés.

Dans tous les cas, si vous ressentez des douleurs régulières pendant votre rapport sexuel, n’attendez pas pour en parler à votre médecin généraliste ou à votre gynécologue.

Ce symptôme peut apparaître pour de multiples raisons, dont celles déjà citées. Et certaines d’entre elles nécessiteront un traitement médical alors que d’autres peuvent nécessiter d’en discuter avec un thérapiste sexuel.

 

La sécheresse vaginale

L’une des causes fréquentes des douleurs ressenties pendant un rapport sexuel est la sécheresse vulvo-vaginale, un symptôme fréquent de la ménopause. Ce dernier résulte d’une chute naturelle du taux d’oestrogènes. Environ 84% des femmes ménopausées souffriraient de dyspareunie.

En outre, certaines contraceptions hormonales, en raison du fait qu’elles altèrent les niveaux d’oestrogènes dans le corps, peuvent engendrer de la sécheresse vaginale. Pour d’autres femmes, un manque de préliminaires avant la pénétration peut aussi être la cause.

Si la sécheresse vulvo-vaginale est particulièrement grave et s’accompagne d’autres symptômes comme des déséquilibres hormonaux tels que des difficultés pour dormir, des bouffées de chaleur, veuillez en discuter avec votre docteur.

Mais même si la sécheresse vaginale est relativement bénigne, il existe différentes mesures permettant à la femme et à son partenaire de réduire l’inconfort.

  • Prolonger les préliminaires. Cela favorise la production de fluide vaginal (et cela réduira la sécheresse associée à l’inconfort ressenti)
  • Appliquer un lubrifiant avant la pénétration

Encore une fois, si ces mesures préventives n'améliorent pas les symptômes, il est recommandé de consulter un docteur.

 

Les infections

De multiples infections peuvent causer de la douleur pendant un rapport sexuel. Il est grandement recommandé d’éviter toute relation sexuelle pendant la durée du traitement et jusqu’à être certain que l’infection ait totalement disparue. Cela vous évitera d’aggraver les symptômes et de transmettre l’infection à votre partenaire.

 

Chlamydia et gonorrhée

La dyspareunie peut parfois être l’un des symptômes d’une infection sexuellement transmissible, comme la chlamydia. Cette dernière résulte de la contraction d’une bactérie appelée C.trachomatis et qui peut engendrer une inflammation du vagin (d’où la douleur ressentie). Cette IST peut aussi engendrer des saignements pendant et après le sexe et des douleurs en allant uriner. Cependant, 8 femmes sur 10 ayant la chlamydia ne développeront aucun symptôme.

La gonorrhée est une autre IST qui peut aussi engendrer des douleurs vaginales pendant un rapport sexuel. Tout comme pour la chlamydia, cette infection est souvent asymptomatique. Environ 50% des femmes infectées ne remarqueront aucun signe.

Si vous êtes sexuellement active et suspectez d’avoir contracté une STI, il est important d’effectuer un test dès que possible. En outre, comme ces maladies sont souvent asymptomatique, si vous êtes sexuellement active, il est conseillé d’effectuer régulièrement des dépistages.

Les personnes sexuellement actives devraient généralement être testées:

  • Si elles ont eu un rapport sexuel non protégé
  • Une fois par an par prévention, même si elles n’ont pas eu de rapports sexuels non protégés

 

Maladie inflammatoire pelvienne

Cette maladie peut parfois être la conséquence d’une infection chlamydiale ou gonococcique non soignée et engendrer de la douleur pendant le sexe. Généralement, cette douleur se développe dans la région pelvienne. La maladie inflammatoire pelvienne impose un contrôle médical immédiat et peut avoir des graves conséquences si elle n’est pas soignée.  

Herpès

L’herpès génital génère l’apparition de cloques et de plaies autour des parties génitales et au niveau du col de l’utérus. Cela peut engendrer de la douleur pendant un rapport sexuel. Lorsque l’on est sujet à une crise d’herpès, il est recommandé ne pas avoir de rapports sexuels minimum cinq jours après que la zone affectée ait guéri. Encore une fois, veuillez consulter un docteur pour obtenir un traitement adapté. Même si les crèmes pour l’herpès et les comprimés ne peuvent pas permettre une guérison définitive de la maladie, ils aideront à soulager les symptômes.

Infections aux levures

Lorsque que ce type d’infections touchent le vagin, on parle généralement de mycose. Elles résultent de la surabondance d’une catégorie particulière de champignons dans le corps. La mycose provoque différents symptômes dont des sécrétions vaginales et une inflammation. C’est ce symptôme en particulier qui engendre de la douleur pendant un rapport sexuel.

Les mycoses peuvent être soignées par des médicaments sans ordonnance et se présentant sous la forme de crèmes ou de comprimés. Mais dans certains cas, il sera nécessaire de consulter un docteur pour obtenir un traitement sur prescription.

 

Les fibroïdes

La présence de fibroïdes dans le corps est une autre cause potentielle de dyspareunie. Ces tissus fibreux peuvent se développer dans l’utérus. On n’arrive pas encore à expliquer les raisons pour lesquelles ces fibromes se développent. Mais il semblerait que les niveaux d’oestrogènes jouent un rôle.

Les fibroïdes peuvent parfois provoquer les symptômes suivants:

  • Urination fréquente
  • Douleur abdominale ou dans le bas du dos
  • Menstruations douloureuses et/ou abondantes

Le médecin décidera de soigner vos fibromes selon un certain nombre de considérations, dont les symptômes qu’ils engendrent et de leur gravité ou des complications qu’ils peuvent causer. Si vous avez développé l’un des symptômes ci-dessus, vous devez voir un docteur afin qu’il puisse établir un diagnostique.

 

Le vaginisme

Les vaginismes peuvent être définis comme la contraction involontaire du vagin. Cela peut se produire avant un rapport sexuel et par conséquent engendrer des douleurs au moment de la pénétration. Ce symptôme peut aussi se produire avant un examen gynécologique. Selon le degré de contraction musculaire du vagin, les effets sont plus ou moins douloureux: bénins (le rapport sexuel est possible mais douloureux) à grave (le vagin se referme et toute pénétration est impossible).  

La vaginisme est souvent causé ou exacerbé par un ou des problèmes d’ordre psychologique comme:

  • Pensées négatives ou désagréables liées au sexe
  • Douleurs ou problèmes vaginaux dans le passé et liés au sexe
  • Problèmes de relation
  • Blessure au vagin et causée par un accouchement
  • Autre maladie physique provoquant des douleurs vaginales

Lorsqu’un problème physique est la cause du vaginisme, le soigner pourra sûrement aider à ne plus ressentir la douleur. Si la cause est d’ordre psychologique, il peut être avisé de consulter un psychologue.