Les maladies qui affectent l’intestin peuvent être difficiles à diagnostiquer.

Les symptômes tels que la diarrhée, la constipation et les ballonnements sont plutôt fréquents et ne sont pas propres aux maladies intestinales.

Lorsque de tels symptômes se manifestent soudainement et disparaissent aussi rapidement qu’ils sont arrivés, une infection virale ou bactérienne peut être l’explication.

Cependant, si ces symptômes sont fréquents et persistent sur la durée, il est nécessaire de consulter un docteur afin qu’il procède aux examens nécessaires pour poser le bon diagnostique.

Dans certains cas, les causes peuvent être multiples et les maladies responsables des symptômes peuvent se chevaucher.

Plusieurs maladies affectant l’appareil digestif ont beaucoup de points en commun. Et par exemple, une maladie peut être reliée à une autre ou augmenter le risque d’apparition d’un autre problème de santé.

Le syndrome de l’intestin irritable, aussi appelé syndrome du côlon irritable, est un problème de santé assez fréquent. En France, on estime que près de 5 millions de personnes sont concernées. Plus généralement, entre 10 et 20% des personnes résidant dans les pays occidentaux devraient à un moment de leur vie développer des symptômes qui répondent aux critères de cette maladie chronique.

La maladie diverticulaire, en ce qui concerne ses symptômes apparents, peut apparaître similaire au syndrome de l’intestin irritable. Les ballonnements, la constipation et la diarrhée sont des caractéristiques que ces deux maladies partagent.

Mais est-ce que cela signifie que ces deux maladies sont liées l’une à l’autre ?

Qu’est-ce que le syndrome du côlon irritable ?

Le syndrome de l’intestin irritable se caractérise par le fait que la nourriture ingurgitée se déplace trop rapidement ou trop lentement à travers l’estomac.

Les contractions rythmiques musculaires dans le gros intestin contrôlent la vitesse à laquelle les aliments le traversent. Pour les personnes souffrant du SII, ce rythme est interrompu.

Ce syndrome engendre plusieurs symptômes, dont:

  • Crampes abdominales
  • Flatulences et ballonnements
  • Diarrhée
  • Constipation
  • Mucus dans les selles

D’autres symptômes peuvent aussi se manifester:

  • Reflux d’acide
  • Fatigue
  • Maux de tête
  • Nausée
  • Envie d’uriner plus fréquente
  • Douleurs musculaires

Evidemment, toutes les personnes souffrant de SII ne seront pas concernées par les symptômes précités. La maladie peut évoluer d’une personne à une autre.

On ne connaît pas encore la cause à l’origine du syndrome de l’intestin irritable. Néanmoins, il semblerait qu’une sensibilité plus grande de l’estomac soit le facteur principal. Certains aliments et infections, l'inflammation et le stress sont aussi cités comme facteurs déclencheurs.

Comme on peut  s’en douter, le syndrome de l’intestin irritable peut être facilement confondu avec d’autres maladies. Il n’existe pas de test spécifique pour déterminer si une personne est atteinte de SII. C’est pourquoi le diagnostique consiste principalement à éliminer progressivement de la liste les autres maladies causant le même type de symptômes, telles que des infections, une maladie intestinale inflammatoire ou des intolérances alimentaires.

Le traitement médical classiquement prescrit consiste à réaliser des changements dans ses habitudes alimentaires, afin de soulager les symptômes, et de réduire la fréquence et la sévérité des crises. Cependant, la stratégie adoptée ne sera pas la même selon le profil du patient. Par exemple, réduire la consommation des fibres insolubles peut soulager les diarrhées, alors qu’augmenter la consommation de fibres solubles réduira la constipation. Suivre le régime alimentaire FODMAP aide à réduire les ballonnements.

De manière occasionnelle, certains médicaments peuvent aider à traiter les symptômes du syndrome de l’intestin irritable. Les antispasmodiques fonctionnent en libérant les muscles de l’estomac; alors que les laxatifs et les médicaments ralentisseurs du transit intestinal peuvent être utilisés pour soulager la constipation et la diarrhée.

Qu’est-ce que la diverticulose ?

La diverticulose se caractérise par la présence de diverticules. Ce sont des petites poches qui se forment progressivement sur la muqueuse du gros intestin (plus précisément, au niveau de la section inférieure, aussi connue sous le nom de côlon sigmoïde). L’apparition de diverticules n’est pas fréquente et tend à se développer avec l’âge. On estime qu’une personne sur vingt de plus de 40 ans sera concernée par ce trouble et que la moitié des patients développant des diverticules a 80 ans ou plus.

Les diverticules apparaissent lorsque la muqueuse du gros intestin exerce une pression excessive pour faire évacuer les selles. La diverticulose résulte de l’apparition de faiblesses au niveau du revêtement musculaire et lorsque la couche de muqueuse à l’intérieur de l’intestin pousse à travers.

Encore une fois, on ne sait pas pourquoi certaines personnes développent une diverticulose. Néanmoins, il semblerait qu’il y ait un lien important entre la formation de diverticules et une consommation faible en fibre.

Dans de nombreux cas, seule la présence de diverticules ne causera pas de problèmes significatifs. C’est pour cette raison que de nombreux patients peuvent avoir une diverticulose depuis plusieurs années, sans s’en rendre compte.

Qu’est-ce que la maladie diverticulaire ?

Lorsque des symptômes se développent en raison de diverticules, on parle alors de maladie diverticulaire. Ces symptômes sont les suivants:

  • Douleur qui généralement commence ou s’arrête dans la partie basse gauche de l’abdomen
  • Douleur qui peut s’aggraver en mangeant et diminuer lors du passage des selles
  • Sensation de ballonnement
  • Constipation ou diarrhée, selles d’apparence de petites granules

Dans de rares cas, un patient souffrant de maladie diverticulaire constatera la présence de sang noir ou violet dans ses selles. C’est une complication qui nécessite une hospitalisation. (Si vous remarquez la présence de sang dans vos selles, de couleur violette ou autre, veuillez en parler immédiatement à un docteur).

Le diagnostique de la maladie diverticulaire s’effectuera par l’intermédiaire de plusieurs tests. Les tests sanguins sont généralement la première option. Ils aideront le médecin à éliminer le diagnostique de cancer de l’intestin ou de maladie intestinale inflammatoire.

Lorsque ces maladies ont été éliminées, la présence de diverticules est souvent confirmée grâce à un examen de l’intestin (coloscopie). Cette procédure consiste à insérer une caméra via le rectum.

La maladie diverticulaire se soignée différemment selon sa gravité. Dans de nombreux cas, le traitement peut s’administrer directement au domicile du patient. Le paracétamol peut aider à réduire les douleurs associées et consommer un régime élevé en fibres peut aider à réduire l’intensité des mouvements intestinaux.

Qu’est-ce que la diverticulite ?

Lorsqu’un ou plusieurs diverticules sont infectés, il peut en résulter une diverticulite. Plus précisément, un fragment de selles peut rester coincé dans l’une des poches. La bactérie peut ensuite s’étendre aux tissus et engendrer une infection.

Le patient souffrant d’une diverticulite peut développer les symptômes de la maladie diverticulaire, mais aussi les signes suivants:

  • Douleur constante, généralement dans le bas de l’abdomen et se déplaçant vers la partie gauche
  • Température élevée
  • Malaise
  • Nausées et vomissements

Selon la Fondation Internationale pour les troubles fonctionnels gastro-intestinaux (IFFGD), entre une personne sur cinq et une personne sur sept souffrant de diverticules (entre 15% et 20%) développera une diverticulite.

Les risques de développer une diverticulite sont plus importants si le patient:

  • Fume
  • Souffre de constipation depuis longtemps
  • Est en surpoids ou est obèse

En outre, le fait d’avoir une personne de son entourage direct souffrant d’une maladie diverticulaire augmente aussi le risque d’être touché.

Le diagnostique de la diverticulite se fera par l’intermédiaire des symptômes décrits par le patient, si celui-ci souffre déjà de maladie diverticulaire. Mais si ce n’est pas le cas, des tests plus approfondis seront nécessaires.

Le traitement à suivre dépendra de la gravité de la diverticulite. Pour les cas bénins, le patient se verra prescrire des antibiotiques oraux pour détruire l’infection, ainsi qu’un régime alimentaire uniquement à base de liquides pendant quelques jours, afin que l’intestin se repose.

Les cas plus sérieux (quand l’antibiotique n’a pas permis de venir à bout de l’infection ou si des complications sont apparues ou risque d’apparaître) imposent une hospitalisation. Le traitement antibiotique sera alors administré par l’intermédiaire d’une injection.

Lorsqu’une personne a un risque très élevé de développer des complications, une opération chirurgicale pour retirer une partie du côlon peut être nécessaire.

Est-ce que le syndrome de l’intestin irritable et la maladie diverticulaire sont liées ?

La maladie diverticulaire peut souvent être confondue avec le SII. Ces deux maladies peuvent en effet produire des symptômes identiques tels que des ballonnements, de la douleur et des changements au niveau des habitudes intestinales.

Le syndrome de l’intestin irritable est une maladie chronique, qui alternera entre périodes de dormance et périodes d’activité. Mais selon l’IFFGD, ce syndrome n’augmente pas le risque de souffrir d’autres maladies gastro-intestinales (comme la diverticulite).

Néanmoins, des recherches récentes suggèrent que les patients souffrant de diverticulite (sigmoïdite) ont une probabilité plus importante de souffrir d’un SII.

Une étude réalisée par l’Université UCLA sur le sujet en 2013 est arrivée à la conclusion que les patients souffrant de diverticulite ont 5 fois plus de risques d’être diagnostiqués pour un SII. Elle a comparé les cas de 1 102 patients ayant eu une infection de l’intestin et 1 1102 patients ayant le même profil, sur une durée de 6,3 années.

Les chercheurs ont notamment pu observer des niveaux élevés d’anxiété chez le groupe post-infection, ce qui permet d’avancer l’hypothèse selon laquelle l’axe intestin-cerveau jouerait un rôle dans le déclenchement du SII.

En se basant sur ces résultats, ils ont aussi déduit que malgré le fait que la diverticulite soit une maladie aigüe, elle a la capacité de causer des ramifications chroniques.

Cependant, il est important de noter que la recherche sur les liens entre les deux maladies est toujours à un stade précoce.

Quand est-il nécessaire de consulter son docteur ?

Il est important d’informer votre médecin généraliste de tout changement significatif au niveau de vos selles, afin d’identifier la cause de vos symptômes. Votre docteur pourra éventuellement vous prescrire un traitement médical adapté, procéder à des examens médicaux approfondis ou vous donner des conseils appropriés concernant votre régime alimentaire.