69% des hommes français concernés par des troubles de l’impuissance n’ont pas de gêne à en parler à leur partenaire. C'est l'un des principaux enseignements que l'on peut tirer du sondage que nous avons commandé auprès de YouGov et réalisé en mars 2019. 

 

Pour nous aider à apporter un regard professionnel à ce sondage, nous avons demandé au Docteur Daniel Atkinson, notre responsable clinique, de commenter les résultats obtenus.

Tout d'abord, voici un rappel de ce qu'est l'impuissance masculine: 

L’impuissance masculine, qu’est-ce que c’est ?

C'est le fait pour un homme de ne pas pouvoir assurer un rapport sexuel complet. Ce trouble concerne des millions d’hommes dans le monde.

Il est difficile d’obtenir des chiffres officiels concernant le nombre d’hommes touchés par l'impuissance masculine, aussi appelée dysfonction érectile. Néanmoins, nous savons déjà que le Viagra, le médicament le plus connu concernant l’impuissance masculine, a été prescrit à des millions d’hommes dans le monde depuis sa mise sur le marché (entre 1998 et 2013, 37 millions d’hommes ont pris du Viagra)...

 

L’impuissance masculine touche près de 30% des hommes

L’étude YouGov nous apprend que 27% des hommes interrogés reconnaissent avoir déjà eu des troubles d’érection. Les deux catégories d’âge les plus concernées par ces troubles sont étonnamment les 18-24 ans, et les hommes de 55 ans et plus. Respectivement, 21% et 40% ont des problèmes d’impuissance.

Il est fort probable que ces troubles n’aient pas les mêmes causes selon qu’on soit jeune ou qu’on approche de la soixantaine.

Constater un pourcentage plus important d’hommes souffrant d’impuissance sexuelle après un certain âge est tout à fait normal. Contrairement à une idée reçue, la grande majorité des cas d’impuissance ne sont pas liés à des problèmes de libido ou de performance mais sont tout simplement la résultante de problèmes de circulation sanguine.

D’ailleurs, le Dr Daniel Atkinson tient à rappeler que “les précédentes études scientifiques sur le sujet ont permis de montrer que l’impuissance masculine affecte presque la moitié des hommes de 40 ans et que cette incidence augmente avec l’âge.”

Souffrir de troubles de l’érection lorsqu’on a moins de trente ans relève souvent de problèmes d’anxiété et peut être lié à l'angoisse de la performance.

L’impuissance est bien souvent un problème physique avant d’être une question de performance

Dans les faits, les troubles de l’érection résultent bien souvent de problèmes circulatoires. Or, la probabilité de souffrir de ces problèmes sanguins augmentent naturellement avec l’âge. C’est ce qui explique que les hommes de plus de 40 ans ont un risque plus élevé de souffrir de problèmes de circulation sanguine et donc de dysfonction érectile.

Dr Atkinson nous précise que "la dysfonction érectile peut affecter les hommes de tout âge. Néanmoins, l'impuissance masculine est un problème de santé qui tend à devenir plus prominent avec l'âge."

Parler de ses problèmes d’érection à son partenaire: une première étape essentielle

Le fait que 69% des hommes se sentent à l’aise pour en parler à leur partenaire est un chiffre rassurant.

Ne pas avoir peur de parler de ses problèmes d’érection à son partenaire est déjà un premier pas vers la gestion de sa dysfonction érectile.

Ce pourcentage est particulièrement élevé chez les plus de 55 ans puisque 76% d’entre eux ne sont pas embarrassés à l’idée de parler de leurs problèmes d’impuissance. Le fait d’être en couple depuis un plus grand nombre d’années favorise probablement une meilleure communication.

Le partenaire est celui ou celle qui a la distance nécessaire et qui peut nous pousser à consulter un docteur et à comprendre ce qui ne va pas.

C’est d’autant plus le cas lorsque l’impuissance n’est pas liée à des problèmes physiques mais à des raisons psychologiques. Le stress, l’anxiété, la peur de ne pas être à la hauteur sont autant de facteurs qui peuvent provoquer des problèmes d’impuissance. Dans ce contexte, parler à son partenaire de l’anxiété ressentie est primordiale.  

Autre point montrant que les hommes sont plus confiants face à ces troubles; 70% d’entre eux ne souhaitent pas cacher à leur partenaire la prise d’un traitement médical.

Les traitements médicaux se sont multipliés et sont accessibles sur simple ordonnance médicale. Il reste que bon nombre d’hommes concernés par ces troubles n’osent pas consulter un professionnel de santé.

En conclusion, on ne peut que constater que le tabou lié aux troubles de l’érection chez l’homme semble diminuer. Néanmoins, il n’est pas facile d’expliquer les raisons de cette évolution sociétale. Est-ce qu'une meilleure connaissance sur le sujet, notamment en raison du succès des traitements médicaux en serait la raison ?