Ce mardi 14 novembre est la Journée mondiale du diabète. Une maladie chronique qui concerne des millions de personnes dans le monde. Cette journée existe depuis 1991 et a été créée sous l’égide de la Fédération Internationale du Diabète (FID) et de l’OMS.
#WorldHealthDay: 422 million people have #diabetes 🌏
— WHO (@WHO) 6 avril 2016
A growing problem, but we can beat it https://t.co/o6WaIrBtnh pic.twitter.com/2FkYgyGSm3
Il existe deux types de diabète. Le premier est d’ordre immunitaire, c’est-à-dire que le système immunitaire produit un taux très faible, voir pas du tout, d’insuline. Le diabète de type 2 est beaucoup plus fréquent et résulte de certains facteurs externes.
L’augmentation du nombre de diabétiques de type 2 est parallèle à la progression du surpoids dans de nombreux pays, dont la France.
D’où l’importance de rester actif et de lutter contre la sédentarisation. Le sport est un allié essentiel, tant pour prévenir l’apparition de certaines maladies comme le diabète que chez les patients souffrant déjà d’un diabète de type 2.
Pourtant, il peut être compliqué de savoir quel type de sport nous convient lorsqu’on est diabétique, d’autant plus si on déjà concerné par certaines complications, telles que des maladies cardiaques.
C’est pour cette raison que nous avons décidé de nous pencher un peu plus sur la question. Et pour cela, nous avons contacté l’association Union Sports & Diabète (USD).
Jérôme Trublet, le Président d’Union Sports & Diabète, a gentiment accepté de répondre à nos questions.
Pour rappel, qu’est-ce que le diabète ?
Le diabète se caractérise par une hyperglycémie chronique. Plus précisément, les symptômes sont la conséquence “d’un trouble de l’assimilation, de l’utilisation et du stockage des sucres apportés par l’alimentation”. Le taux de glucose dans le sang est donc trop élevé. A contrario, lorsque le taux de glycémie est trop faible, on parle alors d’hypoglycémie.
Comme Jérôme Trublet le précise, “à court terme, ces écarts glycémiques causent des états de fatigue accompagnés de troubles d'équilibre, de concentration, de la vision, de la parole et de nombreux autres signes sources d’un réel handicap. A long terme, ces hypers peuvent avoir des conséquences sur certains organes comme le cœur, les reins, les yeux ou encore le système vasculaire et nerveux.”
Le diabète est une maladie chronique dont on ne guérit pas et qui concerne en France “3 millions de diabétiques de type 2, auxquels s'ajoutent ceux qui s'ignorent et environ 200 000 diabétiques de type 1.”
Faut-il distinguer les différents types de diabètes lorsqu'on associe pratique sportive à diabète?
Comme nous l’avons déjà indiqué ci-dessus, il existe plusieurs types de diabètes. Néanmoins, M. Trublet nous précise que “le risque hypoglycémique est bien plus rare chez les diabétiques de type 2. Mais certains des traitements pour cette catégorie de diabète peuvent causer une hypoglycémie.”
Quelle est l’action de l’association Union Sports & Diabète ?
“L'Union Sports et Diabète est une association d'intérêt général née au début des années 1990, dont l'objet est la promotion de l'activité physique ou du sport auprès des personnes diabétiques, leur entourage, les soignants ainsi que les professionnels du sport-santé.
L'USD est la réunion unique de patients et de soignants, prenant en charge tous niveaux d'activités, pour tout type de diabètes. Nous participons aux colloques et congrès médicaux, nous sommes partenaires de laboratoires pharmaceutiques, d'autres associations s'intéressant au "sport-diabète". Nous sommes conseillers et formateurs de soignants, de fédérations sportives et co-organisons des stages, séjours et animations pour les patients.”
Comment gérer la pratique d'un sport lorsqu'on est diabétique ?
La pratique d’un sport est recommandée, mais avec précaution
Etre diabétique ne signifie pas arrêter toute pratique sportive, au contraire. Mais il est indispensable de suivre certaines précautions pour éviter une hypoglycémie. Le président de l’USD nous précise cela:
“La personne diabétique a besoin d'anticiper son effort du fait des risques encourus. Hormis les contraintes purement sportives d'échauffement, de matériel adapté, d'hydratation suffisante, de progression régulée... la personne diabétique doit prendre en compte cet élément qu'est la glycémie. Il est bon de connaître les facteurs qui pourraient la modifier, par exemple l'intensité de l'effort, sa durée, le moment de la journée pendant lequel le sport est pratiqué, le repas précédemment pris, le traitement suivi, la température ambiante et plein d'autres paramètres pouvant être propres à la personne diabétique.
Notre conseil est de pratiquer en sécurité, en emportant avec soi de quoi éviter l'hypoglycémie. Car c'est le risque majeur.
Ainsi, on conseille de réaliser de faibles efforts au début d’activité et de courtes durées, d’avoir une surveillance glycémique rapprochée et régulière ainsi que des produits de resucrage au cas où. La pratique à plusieurs est également rassurante. Sinon on prévient son entourage de son parcours, en ayant sur soi un téléphone portable chargé et des documents d'identité.”
Lutter contre les idées reçues
“La maladie omniprésente peut devenir un frein chez la personne diabétique. Elle se sent ‘incapable de’ et ne s'imagine pas progresser. Notre rôle consiste à l'accompagner, lui donner les ficelles, l'aider à "oser" et expérimenter.
Les hypoglycémies d'effort sont courantes et identiques à celles subies dans la vie de tous les jours. En sport, elles imposent un arrêt immédiat de l'activité et la prise d'une certaine quantité de glucides dits "à index élevé". De retour à son domicile, la personne diabétique devra chercher la ou les causes de son hypoglycémie, afin de ne pas rencontrer à nouveau cette situation. Elle peut consulter les fiches pratiques sur notre site web ou poser ses questions sur notre plateforme de diabétiques sportifs confirmés, appelés référents.
L'important est d'analyser a posteriori, de noter les évènements afin de les éviter ou les reproduire. Progressivement, ces personnes deviendront expertes en gestion glycémique durant l'effort et leurs connaissances seront enrichies pour la vie de tous les jours.
A l'inverse, certaines personnes diabétiques restent dans le déni, étant sûres de pouvoir sportivement se dépasser sans s'intéresser à leurs résultats glycémiques ; une autre façon d'exister.”
Et d’ailleurs, on peut citer en exemple plusieurs sportifs professionnels, qui sont aussi diabétiques. “Les plus connus restent Sir Steven Redgrave, multiple médaillé Olympique d'aviron, Gary Hall multi médaillé olympique aux J.O. d’Athènes, et Dominique Garde, cycliste professionnel.”
Quels sont les sports à privilégier ?
Monsieur Trublet nous indique qu’aux “ personnes en surpoids, à tendance type 2, on conseillera plus facilement des sports doux ou portés comme la marche, le vélo, le vélo d'appartement ou la piscine. Aux personnes débutantes, on parlera plus facilement d'activité physique que de sport, pour ne pas les effrayer. Les programmes Aviron Santé ou Nager Forme Santé, des fédérations correspondantes, leurs seront adaptés.
Les sports mécaniques et de vitesses restent peu conseillés aux personnes diabétiques mais les accessoires d'aujourd'hui comme les capteurs glycémiques en continu permettent une plus grande liberté, sans prendre de risque.
Quant au parachutisme et à la plongée diabétique, ils évoluent positivement avec des fédérations motrices et intégrantes.”
Un point sur la recherche scientifique à propos de la pratique sportive quand on est diabétique
“L'intérêt de l'activité physique ou sportive chez les personnes diabétiques est largement démontrée et approuvée par le corps médical. La pratique sportive intense reste plus floue, de part la particularité de chaque diabétique. On dit qu'il existe autant de diabètes que de diabétiques. C'est exagéré mais chaque organisme diabétique réagit à sa façon.
L'activité physique ou le sport modéré font parties du traitement, au même titre que la "pharmacie" et la diététique. Néanmoins, une pratique intensive peut être la cause de bouleversements hormonaux et glycémiques”.
Si vous êtes diabétiques et que vous souhaitez en savoir plus sur la manière de gérer votre pratique sportive, n’hésitez pas à contacter l’association Union Sports & Diabète.