Nous savons tous à quel point la pratique sportive est essentielle pour se sentir en bonne santé et notamment parce qu’elle permet de réduire le risque de maladies graves et améliore le moral. Cependant, si vous souffrez d’une allergie particulière, il est possible que par crainte d’aggraver vos symptômes vous hésitiez à faire du sport.
Nous avons donc pensé qu’il serait utile pour ceux qui veulent s’exercer mais qui craignent aussi les symptômes allergiques, de vous conseiller certaines techniques sans danger pour votre santé. Nous avons donc contacté Maureen Jenkins, responsable clinique du site internet Allergy UK (site britannique) afin d’avoir des conseils avisés concernant le sport et les allergies.
Si vous souffrez d’une allergie, votre docteur vous a probablement indiqué que le suivi de méthodes préventives est le meilleur moyen pour éviter toute crise. Cela se traduit principalement par le fait d’éviter tout contact avec les allergènes en cause, ce qui est parfois plus facile à dire qu’à faire. C’est notamment le cas quand on est concerné par la rhinite allergique; plus connue sous l’expression de rhume des foins.
De quelle manière le pollen peut affecter votre corps ?
Pour certaines personnes, inhaler des particules de pollen peut provoquer une réaction allergique se caractérisant par des éternuements et une inflammation de certaines parties du visage et des voies respiratoires. L’allergie au pollen est généralement associée aux printemps et à l’été. Cela s’explique par le fait que la majorité des patients souffrant du rhume des foins sont allergiques au pollen de graminées, qui est particulièrement présent entre mai et la mi-septembre. De nombreux types de pollen, appartenant à des variétés distinctes de plantes et d’arbres, sont diffusés dans l'atmosphère. Ainsi, pour éviter toute réaction allergique au pollen, il est essentiel d’éviter le contact avec cet allergène responsable de vos symptômes.
Anaphylaxie induite par l’exercice physique
Il n’y a pas uniquement l’allergie au pollen qui peut provoquer des effets indésirables pendant un exercice physique. Comme l’explique Mme Jenkins : ‘l’exercice physique peut aussi parfois provoquer des réactions allergiques sévères. Ainsi, la maladie appelée anaphylaxie induite par l’exercice physique (AIEP), qui comme son nom l’indique, se déclenche suite à une activité physique’.’
‘Il est conseillé aux personnes souffrant d’AIEP de ne pas prendre d’aspirine ou d’anti-inflammatoires non-stéroïdiens et de ne pas consommer d’alcool dans les heures qui suivent l’exercice physique. Une variante plus complexe de cette maladie est l’anaphylaxie induite par l’exercice physique et l’ingestion d’aliments (AIEPIA) qui provoque des chocs anaphylactiques entre 3 et 4 heures après avoir mangé un aliment particulier. Consommer cet aliment sans exercice et vice-versa ne provoque pas de choc d’anaphylaxie’
Si vous souffrez d’AIE ou d’AIEP, votre docteur vous donnera des conseils personnalisés vous permettant d’inclure le sport dans votre mode de vie.
Adaptez votre activité sportive à votre allergie
Le risque de développer une réaction allergique freine beaucoup de patients allergiques à avoir une activité sportive régulière. C’est particulièrement si on a déjà connu dans le passé une expérience négative. Pourtant, souffrir d’allergies ne signifie pas l’arrêt total du sport. Maureen Jenkins explique ainsi qu’ ‘il n’est pas nécessaire d’arrêter la pratique sportive. Il suffit simplement d’adapter votre routine, comme par exemple faire vos exercices à l’intérieur, ou en extérieur en milieu de journée quand les particules de pollen sont au niveau le plus haut dans l’atmosphère et qu’il y a moins de probabilité d’en subir les effets.’
Pour savoir ce qui vous convient, il y a différentes méthodes à essayer. Par exemple, privilégiez la course sur un tapis de course en intérieur plutôt qu’en extérieur, ou essayez la natation.
Maureen Jenkins explique que ‘tout exercice est bon pour la santé, mais les jours où le taux de pollen dans l’air est élevé, il est préférable de s’exercer à l’intérieur’. Pour vous aider à adapter votre pratique sportive selon le contexte, la connaissance de votre allergie est primordiale, tout comme la vérification journalière des taux de pollen dans l’air.
S’exercer en extérieur : les mesures préventives à suivre
Si vous envisagez la pratique en extérieur, il est conseillé de respecter les précautions suivantes: ‘Utilisez un baume nasal ou un spray antiallergique afin d’empêcher le pollen de pénétrer les narines, ainsi que des lunettes de soleil protectrices . Avalez un comprimé antihistaminique non-sédatif, utilisez un spray nasal stéroïde si les symptômes sont difficiles à supporter. Pensez à changer de vêtements dès que vous rentrez chez vous, à vous douchez et à laver vos cheveux pour retirer toute trace de pollen. En outre, si vous êtes asthmatique, conservez toujours un inhalateur de secours avec vous. Planifiez votre route pour évitez les arbres ou plantes à forte concentration en pollen.’
Les symptômes allergiques peuvent être exacerbés par une activité sportive car l’augmentation du rythme cardiaque accroît la pénétration des allergènes dans le corps. Une réaction allergique se traduit généralement par une inflammation des voies respiratoires, ce qui peut être problématique si vous êtes incapable d’inspirer la quantité d’oxygène nécessaire à la pratique sportive.
Ne pas se décourager !
Être victime d’une crise d’asthme pendant un exercice physique peut être particulièrement dangereux pour la santé et ce risque peut augmenter si vous ne respectez pas les précautions nécessaires. Pourtant, selon Maureen Jenkins, ‘la pratique sportive régulière offre de nombreux bénéfices, particulièrement aux personnes souffrant d’asthme allergique. Certaines personnes ont de l’asthme induit par de l’exercice, c’est-à-dire que les voies respiratoires sont sujettes à des spasmes liés à un grand effort physique ou à de l’exercice pratiqué dans le froid ou dans l’humidité’.
“Bien que l’exercice physique pour les personnes asthmatiques soit recommandé, les patients sujets à l’asthme d’effort ne doivent pas oublier d’inhaler deux bouffées d’inhalateur (bleu) à l’avance; de commencer l'entraînement doucement tout en conservant avec soi son inhalateur. La pratique du sport pendant les périodes où le niveau de pollen dans l’air est élevé nécessite généralement la prise d’un antihistaminique.”
Evidemment, il est impossible de passer d’une non pratique sportive à la préparation d’un marathon. La musculation et le fitness permettent de construire petit à petit une routine sportive, même si on souffre d’allergie.
Si vous souhaitez commencer une activité sportive, il est important d’avoir une certaine connaissance de votre allergie et de ses facteurs déclenchants. Si vous êtes allergique au pollen, déterminez quel est le pollen responsable de vos symptômes (aulne, cyprès, graminées…). Cette information est essentielle pour contrôler quotidiennement les niveaux de pollen et vous aidez à organiser votre activité physique.
En résumé :
- La pratique sportive est possible quand on allergique, elle est même recommandée. Le site internet Allergie j’agis a d’ailleurs eu la bonne idée de citer les sportifs professionnels qui souffrent d’allergie, notamment au pollen
- Prenez le temps de connaître les caractéristiques de votre allergie - quels sont les éléments déclencheurs ?
- Consultez régulièrement le taux de pollen dans l’air
- Ayez une alternative pour vous exercer en intérieur
- Pensez à toujours avoir votre médicament en stock afin de limiter le risque de réaction allergique
Pour consulter journalièrement le taux de pollen dans l’air, vous pouvez consulter le site internet du Réseau National de Surveillance aérobiologique (RNSA) en cliquant ici. Il existe aussi des applications mobiles vous permettant de recevoir des alertes journalières sur votre téléphone portable.