Il n’est plus à prouver que les infections sexuellement transmissibles (IST) peuvent engendrer de graves problèmes de santé, pas toujours facilement détectables. A titre d’exemple, la gonorrhée et la chlamydia sont généralement asymptomatiques et non soignées, peuvent provoquer des troubles de l’infertilité.

De nouvelles IST semblent émerger et certaines d’entre-elles ne provoquent pas de symptômes. C’est pour cette raison qu’il est d’autant plus essentiel d’avoir des rapports sexuels protégés et d’être régulièrement testé.

Voici cinq nouvelles infections sexuellement transmissible qui devraient faire parler d’elles dans les prochaines années.

Neisseria meningitidis

Ce type d’infection est généralement associé à la méningite. Cette dernière se traduite notamment par une infection des membranes du cerveau et de la moelle épinière,  tout comme une infection grave du sang. Cependant, il été récemment constaté que la Neisseria meningitidis peut aussi causer des infections urogénitales telles que des urétrites et engendrées par des contacts sexuels.

Comment contracte-t-on la Neisseria meningitidis ?

Les voies de transmission de la N. meningitidis ne sont pas totalement connue. Cependant, des recherches récentes sur cette infection suggèrent qu’elle se transmettrait par des rapports sexuels oraux.

Est-ce que c’est infection est fréquente ?

On estime que 5 à 10% de la population porte cette bactérie dans le corps. Elle sera détectable au fond de la gorge ou dans la bouche. Pourtant, elle demeurera majoritairement inoffensive.

Le nombre de cas d’infections urogénitales résultant de la N. Neisseria meningitidis est faible. Cela ne devrait pas durer. Les scientifiques considèrent que la présence de cette infection dans la société devrait s'accroître en suivant le même processus que l’infection gonorrhée. La bactérie s’adapte et peut désormais survivre dans des environnements à faible oxygène tels que la zone urogénitale. Si la Neisseria meningitidis continue à évoluer aussi facilement, elle peut potentiellement être résistante aux antibiotiques.

Comment être dépisté à la Neisseria meningitidis ?

Il n’existe pas un dépistage spécifique à cette bactérie et souvent le test à la gonorrhée peut aussi détecter la bactérie Neisseria meningitidis. Néanmoins, si vous êtes dépisté négatif aux IST les plus fréquentes, il sera nécessaire de vous rendre dans un service bactériologiste d’un hôpital pour vous donner un diagnostic précis.

Les patients qui ont développé les symptômes d’une infection urogénitale peuvent pousser votre docteur à vous prescrire un traitement antibiotique, avant même de recevoir le diagnostique définitif.

Comment soigne-t-on la Neisseria meningitidis ?

Une fois identifiée, cette IST peut être soignée de la même manière que la gonorrhée.

Mycoplasme genitalium

Le Mycoplasma genitalium est l’une des plus petites bactéries identifiée à ce jour et peu d’informations sont connues à son sujet. Encore une fois, il est tout à fait possible d’être infecté sans développer de symptômes particuliers. Les femmes auront tendance à souffrir de sécrétions vaginales, de douleurs pelviennes et de saignements entre les règles. Quant aux hommes, ils peuvent développer des sécrétions urétrales, des douleurs péniennes et au moment d’uriner.

Comment contracte-t-on le Mycoplasma genitalium ?

Cette infection sexuellement transmissible se contracte via des rapports sexuels génitaux et anaux. Le taux de contamination est beaucoup plus faible (mais pas impossible) pour les rapports sexuels oraux.

Les scientifiques ne sont pas en capacité de déterminer le délai avant lequel l’infection mycoplasma genitalium peut être diagnostiqué.

Est-ce que c’est infection est fréquente ?

Le mycoplasma genitalium toucherait un à deux pourcent de la population et inquiète la communauté scientifique.

En effet, l’infection est fréquemment asymptomatique. Mais lorsque sa contraction se traduit par des symptômes, le patient peut souffrir d’une urétrite ou d’une irritation du cervix. Non soignée, cette IST peut engendrer chez la femme une infertilité et une maladie pelvienne inflammatoire.

Comment être dépisté au Mycoplasma genitalium ?

La réponse est oui. Un test urinaire ou un prélèvement génital permettra de déterminer la présence de l’infection.

Comment soigne t-on le mycoplasme genitalium ?

Il sera nécessaire de suivre un traitement antibiotique, comme cela est prescrit pour les IST. Néanmoins, il existe un débat scientifique concernant le choix du traitement le plus approprié. A l’heure actuelle, la prescription d’un traitement de sept jours de Doxycycline, suivi d’un traitement de trois jours d’Azithromycine.

Si vous avez été dépisté positivement au mycoplasme genitalium, n’ayez pas de rapports sexuels jusqu’à la fin du traitement et avoir eu la confirmation que l’infection a disparu.

Shigella flexneri

C’est une infection de l’intestin pouvant se traduire par de la fièvre, une diarrhée importante et des vomissements. Les symptômes apparaîtront une à trois jours après la contraction de la bactérie.

Comment contracte-t-on le shigella flexneri ?

L’infection peut se contracter par des contacts directs ou indirects avec des fèces humaines. Auparavant, cette maladie était généralement associées aux enfants et aux voyageurs. Cependant, la pratique de rapports sexuels anaux peut aussi favoriser la contraction de cette bactérie.

Comment être dépisté ?

Il est possible d’être dépisté à cette infection. Si vous pensez avoir contracté la bactérie shigella flexneri, veuillez directement en informer votre médecin généraliste. Le diagnostic sera confirmé par l’intermédiaire d’un prélèvement des selles.  

Comment soigne t-on l’infection shigella flexneri ?

La contraction de cette infection ne nécessite pas forcément la prescription d’un médicament antibiotique. Il est important de s’hydrater correctement, d’éviter tout rapport sexuel et de se nettoyer régulièrement les mains pour éviter toute propagation de l’infection. L’infection disparaît généralement au bout de 7 jours.

Giardiase

Cette IST est causée par la présence du parasite giarda lamblia dans le système digestif. Elle se traduira par l’apparition de symptômes gastriques désagréables, dont de la diarrhée, des douleurs abdominales et des ballonnements.

Comment contracte-t-on l’infection Giardiase ?

La Giardiase peut se contracter via des rapports sexuels non protégés, en particulier lors de rapports anaux. La bactérie peut aussi se transmettre par d’autres voies, notamment par la pénétration de particules fécales dans le corps (eau non traitée ou contact avec une surface infectée).

Est-ce que cette infection est fréquente ?

Cette infection n’est pas fréquente. Mais il est tout à fait possible de contracter le parasite sans s’en apercevoir.

Comment être dépisté ?

Le dépistage de l’infection Giardiase se fera par l’intermédiaire d’un prélèvement des selles.

Comment soigne-t-on l’infection Giardiase ?

Comme pour pour toute infection, la prescription d’un traitement antibiotique sera nécessaire pour guérir de l’infection giardiase. Les patients infectés souffriront symptômes des symptômes propres à cette infection pendant approximativement sept jours (les symptômes peuvent durer plus longtemps).

LYMPHOGRANULOMATOSE VÉNÉRIENNE (LGV)

La Lymphogranulomatose Vénérienne appartient à la famille des bactéries de la chlamydia. Elle a pour particularité de cibler les ganglions lymphatiques. Ces derniers jouent un rôle important dans le bon fonctionnement du système immunitaire. Les patients infectés peuvent développer comme principal symptôme une infection du rectum, se traduisant par des ulcères, la présence de pus et de saignements. En outre, les ganglions lymphatiques peuvent aussi gonfler et provoquer des démangeaisons au niveau des aisselles, du cou et de l’aine.

Comment contracte-t-on l’infection LGV ?

La maladie peut se contracter lors de rapports sexuel anaux. La peau entourant le rectum et pénis est particulièrement vulnérable aux infections. La Lymphogranulomatose Vénérienne est plus fréquemment contractée par les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes. Néanmoins, les femmes et les hommes ayant des rapports hétérosexuels peuvent aussi être infectés.

Est-ce que cette infection est fréquente ?

La présence de cette infection est relativement récente et rare, notamment si on compare le nombre de cas de chlamydia (C. trachomatis). Comme nous l’avons déjà précisé ci-dessus, cette infection touche en majorité les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes où les patients ayant déjà contracté un IST.

Comment être dépisté ?

Les personnes ayant développé les symptômes de l’infection LGV seront initialement testées à la chlamydia. En cas de dépistage positif, un prélèvement du rectum, pénis, vagin ou cervix sera nécessaire pour diagnostiquer la présence de la Lymphogranulomatose Vénérienne. En effet, il est tout à fait possible de contracter cette bactérie sans développer de symptômes particuliers. D’où l’importance d’être régulièrement dépisté.

Comment soigne-t-on l’infection Lymphogranulomatose vénérienne ?

Pour traiter un cas de LGV, il sera nécessaire de suivre un traitement antibiotique. Un traitement rapide permet de prévenir tout complication médicale.

 

Comment éviter la contraction d’une infection ?

La prévention aux IST commence par des pratiques sexuelles sûres, passant notamment par le port d’un préservatif lors de rapports sexuels vaginaux, oraux ou anaux. C’est la méthode la plus efficace pour éviter toute contamination. Si vous partagez des accessoires sexuels (sex toys), il est aussi vivement recommandé d’utiliser un préservatif. Enfin, nettoyez vos mains avant et après un rapport permet de réduire le risque de contact avec des matières fécales.